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A chaque époque correspond un tempérament, une méthode, une approche, une démarche. Le courant dans lequel s'inscrit, actuellement, le peuple congolais - face aux gesticulations des « Présidents-nationaux » autoproclamés des partis politiques en lice en RD du Congo par rapport aux échéances passées (Gaborone) et à venir (dialogue intercongolais dont la tenue est maintenue, mais avec un nombre réduit des participants),- est celui en faveur du renouvellement de la classe politique. Ce qui, à notre avis, est différent du - nous serions tenté(s) de dire antinomique au - slogan dont la presse congolaise n'a de cesse, depuis la prise du pouvoir par le Président Joseph Kabila, de se faire l'écho. « C'est notre tour maintenant... », entendrait-on dans les rues de Kinshasa. Ce slogan véhicule la volonté, légitime, de la jeunesse - dont la fonction essentielle, à toute époque de l'histoire, est de représenter le pas suivant de l'évolution -, de s'impliquer dans le processus de paix, de démocratisation et de développement.
Mais les choses se compliquent à partir du moment où cet exercice des droits politiques, en particulier ceux d'élire et d'être élu, reconnus à tout citoyen majeur, a pour corollaire la mise à l'écart de ceux qui n'appartiennent plus à cette catégorie d'âge de la gestion de la chose publique. Ce qui n'est pas sans provoquer un conflit de générations et, dans le cas de figure, de constituer le germe de tous les maux dans notre société dont la reconstruction nécessite l'effort de tout un chacun.
Lorsque nous parlons du « renouvellement de la classe politique », thème récurrent de la rhétorique et des discussions politiques de ces derniers jours en RD du Congo et au sein de la diaspora, nous pensons, au prime abord, à la substitution d'hommes politiques sans projet de société par d'autres qui sont porteurs d'un programme d'action autre que l'actuel et où plus que jamais l'Homme, et non la société, demeure la mesure de toute chose.
Dans cet ordre des choses, le facteur « âge », dans son acception biologique ou chronologique, ne joue aucun rôle - comme l'a montré à suffisance la maîtrise de la gestion de la chose publique dont l'ex-Président sud-africain, Nelson Mandela, accédé au pouvoir à plus de 70 ans, avait fait montre. Et la liste peut se prolonger à l'envi... Il y va, ici, de la mise en œuvre d'un programme politique qui se référant à une hiérarchie des valeurs doit se fonder sur des analyses concrètes de la situation à laquelle notre pays se trouve confronté.
La réussite d'un tel projet ne va point sans exiger que certaines conditions soient, au préalable, remplies. Il faut, parmi celles-ci, citer la perspective d'une lutte compétitive pour le pouvoir. Ce qui suppose une concurrence sincère entre partis politiques dotés de projets de société qui prennent en compte les intérêts majeurs et les aspirations profondes des populations. Autrement dit, la grande innovation que le peuple congolais attend est le refus des excès doctrinaires, de la démarche technocratique et du discours ex-cathedra. Les Congolais ont besoin d'un langage clair, qu'on leur dise la vérité sur ce qui est, sur ce que l'on peut faire et sur les efforts qui peuvent leur être demandés.
Les « hommes politiques » congolais doivent se faire violence et avoir une démarche qui ne varie pas en fonction de l'air du temps, mais qui s'inscrit dans les réalités présentes. Une manière de poser, au-delà du projet politique, le problème de l'émergence des valeurs nouvelles, de la modification des comportements et de la cohérence des pratiques quotidiennes avec les idées que l'on défend dans les salons...
Le lecteur le mieux avisé de ce papier - qui, sans prétention, se fonde sur le pragmatisme, sur la Realpolitik, allions-nous dire ! -, est, à notre avis, celui qui, le trouvant inadéquat, suscite des interrogations, élabore des réponses et ouvre des perspectives nouvelles. Le tout, sans risque de bavardage politicien comme aussi sans celui d'exclusives mutuelles pouvant conduire à la rupture et à l'éclatement total de la société.
Berlin, le 10.10.2001