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Au début du mois de décembre 2001, les seigneurs de guerre en RD Congo (MM. J.P. Bemba, J. Kabila et A. Onusumba) vont se rencontrer à Abuja, au Nigeria. Cette rencontre - initiée par les Nations-Unies et encouragée par la Belgique et la France -, sera précédée par une rencontre des experts de Kinshasa, Gbadolité et Goma et aura pour but d'harmoniser les points de vue divergents des parties en guerre et de procéder au partage du pouvoir entre elles.
A titre de rappel : au mois de septembre 2001, c'est-à-dire en amont de la réunion avortée d'Addis Abeba (octobre 2001), les chefs de guerre congolais devaient, toujours à l'initiative de la Belgique et de la France, se réunir dans la capitale administrative du Nigeria. Mais suite à la défection de la dernière heure des Présidents du MLC, J.P. Bemba, et du RCD-Goma, A. Onusumba, la réunion avait été ajournée sine die. Ce, à la grande déception de M. J. Kabila qui avait fait le déplacement d'Abuja.
Alors que le Président J. Kabila parle du « nouvel ordre politique » qui doit sortir des élections (sic !), « Mister Chairman », J.P. Bemba, et le Président A. Onusumba ont une lecture convergente, mais concurrente par rapport à celle de leur collègue de rang, J. Kabila. Pour eux, et pour un grand nombre de Congolaises et Congolais, le « nouvel ordre politique » en RD Congo doit être le résultat du dialogue intercongolais. Si « partage du pouvoir » doit se faire, seul le dialogue intercongolais constitue le cadre indiqué et approprié pour ce faire. Autrement dit, le « nouvel ordre politique » en RD Congo passe inéluctablement par l'installation de nouvelles institutions - qui doivent conduire aux élections libres, démocratiques et transparentes -, et par la désignation des femmes et hommes qui doivent les animer pendant la période de transition.
Ce qui se cache derrière ce scénario insidieux dont le but essentiel est de saboter le volet politique de l'Accord de Lusaka, c'est-à-dire le dialogue intercongolais, est la volonté de ceux qui veulent faire notre bonheur, sans nous consulter au préalable, de donner, une prime et l'occasion de partage du pouvoir, avant toute analyse exhaustive de nos malheurs (guerre à répétition, pillage de nos ressources minières, forestières, humaines et autres) et la définition des responsabilités, à ceux qui ont choisi les armes comme voie royale pour accéder ou se maintenir au pouvoir en RD Congo.
La question qui s'ensuit est celle en rapport avec la non-prise en compte du peuple congolais par rapport à cette démarche qui risque de ne pas faire long feu et va, sans doute, laisser libre cours aux exclus et aux déçus d'aujourd'hui de prendre demain, à leur tour, les armes pour se prévaloir de leur droit d'accéder au sommet de l'Etat.
Ce qui, dans cette tragi-comédie où le burlesque se confond avec le bouffon pour à la suite éclater dans le syncrétisme, n'est pas sans intriguer, c'est le fait que le Président Kabila qui n'a de cesse, ces derniers temps, de réclamer, à cor et à cri, un dialogue intercongolais inclusif consente à se rendre à Abuja où l'opposition politique, toutes tendances confondues, la société civile et ses « chers » Mai-Mai ne seront pas représentés. Point n'est besoin d'être « grand clerc ès choses politiques » pour reconnaître que le scénario piloté par le Ministre belge des Affaires Etrangères et présenté comme une amorce d'une sortie de crise n'est pas porteur d'une solution durable à la guerre du Congo démocratique...
Alors que ceux qui se veulent, à notre corps défendant, nos sauveurs ne tergiversent pas en rapport avec la démocratie, c'est-à-dire le pouvoir qui émane du peuple souverain, dans leurs pays, ils font tout pour attribuer, sous les tropiques congolaises, respect et considérations aux armes comme moyen d'accéder ou de se maintenir au pouvoir.
La grande erreur de ceux qui ont choisi la (noble) profession de la « gestion de la chose publique » dans notre pays réside dans le fait qu'ils continuent de croire que la communauté internationale - qui, à mon avis, est virtuelle et à géométrie variable - puisse résoudre d'un coup de baguette magique la crise générale de société et mettre fin à la guerre actuelle que traverse notre pays. Il appartient, au risque de faire de redite, aux Congolais de conduire eux-mêmes le destin de leur pays et de relire son histoire. Pour ce faire, nous devons, au préalable, transcender nos petits intérêts égoïstes et penser d'abord au développement harmonieux de notre pays qui, par ricochet, amènera le bien-être et le mieux-vivre aux Congolaises et aux Congolais.
Je reste, toutefois, convaincu que les informations attribuées à « certaines sources bien informées » s'avéreraient, informations portant sur la décision des maîtres de Gbadolité et de Goma de « signifier de vive voix à Kabila leur rejet de toute tentative de partager le pouvoir en dehors du dialogue intercongolais ». N'est-ce pas une confirmation irréfragable du caractère superflu de la rencontre d'Abuja ?
Berlin, le 25.11.2001