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Il y a quelques jours, les Afghans, réunis à Petersberg (près de Bonn) sous les auspices de l'ONU, ont réussi un coup de poker : ils ont, en l'espace de 8 jours, signé la paix et se sont mis d'accord sur la feuille de route de la reconstruction de leur pays meurtri par plus de 20 ans de guerre dont les victimes humaines se chiffrent par millions...
Cette challenge doit interpeller les Congolaises et les Congolais (de Kinshasa) qui, jusqu'ici, éprouvent d'énormes difficultés à trouver des éléments qui donneraient réalité à la solution de la crise générale dont notre pays est victime. Le problème des Congolais, je veux dire notre problème, et plus particulièrement de ceux qui ont choisi la « politique » comme profession, est, n'ayons pas peur des mots, celui de notre incapacité de nous mettre d'accord que nous ne sommes pas d'accord. Or, cette cognition est le prélude à toute négociation prometteuse.
Est-il nécessaire qu'il y ait 330 délégués au Dialogue intercongolais ? La question vaut d'être posée d'autant que la position de chacun des protagonistes ne peut être présentée et défendue que par une personne qui, à la rigueur, aurait besoin de l'appui de deux ou trois assistants... Il manque, entend-on dire, la cagnotte pour financer le Dialogue intercongolais. Au bas mot : 5.000.000 US $. Au même moment le gouverneur de la Banque centrale congolaise, aux dires de la presse de Kinshasa, se permet d'acheter 100 jeeps pour les directeurs et sous-directeurs de l'institution financière dont il assume la coiffure. Pour mémoire : 75.000 $ US par pièce, soit 7.500.000 $ USA au total. Chaque jour qui passe, la presse se fait l'écho des millions de carats de diamants de la MIBA qui disparaissent dans la nature. Soyons sérieux. Ne risquons-nous pas, à travers cette tergiversation, de mettre à mal le Dialogue intercongolais qui, entend-on souvent dire, va possibliser aux Congolaises et aux Congolais la prise en main de leur destin et de celui de leur pays !
La modestie et la flexibilité de l'Alliance du Nord dont la victoire militaire à Masar-i-Scharif et à Kaboul avait sonné le glas du régime des Talibans (« étudiants en religion ») par rapport aux intérêts supérieurs de la Nation afghane ne doivent-elles pas servir de modèle et interpeller les « tenants du pouvoir » à Gbadolité, Goma et Kinshasa ?
Eviter « le partage du pouvoir » lors du Dialogue intercongolais, comme n'ont de cesse de le chanter sur tous les toits certains représentants du pouvoir à Kinshasa, c'est faire montre d'un non-sens politique et pratiquer « la politique de l'autruche » au motif évident que « faire de la politique » procède de la volonté de la conquête du pouvoir, de la volonté de prendre part activement à la gestion de la chose publique.
La légitimité fait défaut aussi bien du côté des « pouvoirs établis » que de celui des partis politiques en lice en RD Congo. Les uns et les autres de ceux qui, sans notre volonté, nous gouvernent ou cherchent à nous gouverner parlent sans cesse de la démocratie, ce pouvoir qui, au risque de nous répéter, émane du peuple. Cependant, la réalité se présente autrement. Les conditions dans lesquelles ceux qui font la loi à Gbadolité, à Goma et à Kinshasa ont accédé au « pouvoir » ne sont pas le résultat d'un processus social interne... Pour ce qui a trait aux partis politiques, force est de faire remarquer qu'aucun d'eux, même les plus anciens, n'ont, jusqu'ici, tenu, comme cela se fait partout ailleurs, de congrès au cours duquel est élue l'équipe dirigeante et sont adoptés les programmes d'action. Autrement dit, le fonctionnement des partis politiques se font, chez nous, en dehors des normes démocratiques.
Point n'est besoin de répéter que la démocratisation n'est pas un état, mais plutôt un processus à l'issue duquel seront créées des institutions à travers lesquelles l'art de gouverner, par délégation de pouvoir, s'exprime le mieux... Le Dialogue intercongolais n'a-t-il pas dans ses bagages la création des institutions et la désignation des animateurs de la transition, laquelle transition, à son tour, mène tout droit aux élections libres, démocratiques et transparentes ! Ce qui explique, si besoin est, le caractère incontournable du forum congolo-congolais par rapport à la résolution de la crise congolaise. Les autres rencontres proposées çà et là ne sont que des faux-fuyants ... initiés par ceux qui veulent la pérennisation de nos malheurs. Prenons garde !
Berlin, le 9.12.2001