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Après 52 jours, le Dialogue intercongolais auquel avaient pris part 360 délégués a accouché d'une souris. Je veux dire, il a clôturé ses travaux par l'adoption d'un accord-cadre partiel pour la gestion de la période de transition en RD Congo.
Partiel parce que le papier adopté a été négocié exclusivement par le gouvernement et le MLC et conclu sans l'assentiment du RCD-Goma, de l'UDPS, du PALU et des FONUS. Illico, il a été rejeté par les deux premiers cités.
Aux termes de cet accord, appelé aussi « accord de Sun-City », J. Kabila est maintenu à la tête de l'Etat, J.P. Bemba (MLC) est nommé Premier ministre, la Présidence du Parlement est confiée au RCD-Goma, le Sénat sera présidé par une personnalité issue de l'opposition politique (non armée) et les institutions citoyennes (la commission électorale indépendante, la haute autorité des médias, la commission vérité et réconciliation, l'observatoire national des droits de l'Homme, la commission de l'éthique et de la lutte contre la corruption) seront coiffées par la société civile/forces vives.
La première impression qui se dégage de la lecture de ce document est l'amère constatation que l'opposition politique (non armée) et la société civile y sont invitées à jouer les faire-valoir.
Il s'ensuit alors la question de savoir ce qu'il vaut et combien de temps va-t-il tenir d'autant qu'il écarte de la gestion effective de la chose publique le RCD-Goma, un acteur armé qui compte, et l'opposition politique et, plus particulièrement, l'UDPS dont certains membres avaient réclamé, il y a quelques jours, la création d'une branche armée au sein du parti du « Sphinx de Limete ».
La deuxième impression a trait à la concentration excessive des pouvoirs entre le Chef de l'Etat et le Premier ministre. Le peuple congolais est « habitué », jusqu'ici, à la dictature d'une seule personne. Une dictature simultanée des deux personnes, n'est-ce pas une nouveauté problématique ?
Ce qui n'est pas sans étonner, c'est le fait que le gouvernement de Kinshasa qui a toujours chanté sur tous les toits que la « non exclusion » est la condition sine qua non de sa participation à toute négociation sur la paix en RD Congo - sa sortie fracassante de la rencontre d'Addis-Abeba (Ethiopie), l'année dernière, bourdonne encore à l'oreille -, se soit résolu, avec la seule compagnie du MLC, d'imposer, à quelques heures de la clôture des pourparlers de Sun-City, un papier que, selon les dires de V. Kamerhe, commissaire-adjoint du gouvernement chargé de la MONUC, la plénière n'avait qu'à entériner. Un traité imposé, allais-je dire. Faute de consensus, il est douteux que cet arrangement à la hussarde soit capable de promouvoir ce que le peuple congolais, tant meurtri par plusieurs années de guerre injuste, attend : la paix, la réunification et la réconciliation.
Tout en reconnaissant que la conquête du pouvoir soit l'objectif de tout politicien, il s'impose que certaines règles basées sur le droit soient respectées dans la réalisation de ce noble but. Ce qui ne semble pas avoir été le cas avec « l'Accord de Sun-City » qui, à travers « l'auto-proclamation » de J. Kabila et de J.P. Bemba, a malmené, mis à mal le consensus préconisé par l'Accord de Lusaka et qui doit servir de base à toute décision portant sur la résolution de la crise congolaise et, partant, sur l'avenir politique de la RD Congo.
La RD Congo serait-elle devenue une République des fils de ... ?
Berlin, le 21.04.02