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Dans un article publié par le quotidien berlinois (RFA), « Die Tageszeitung » du 18.6.02, Dominic Johnson, un des spécialistes allemands (pour ne pas dire le meilleur) de la Région des Grands Lacs, se fait l'écho d'un contrat léonin signé, le 10.06.02, par le gouvernement de Kinshasa et la compagnie pétrolière canadienne « Heritage Oil ».
Pour mémoire : La direction de « Heritage Oil » est assurée par Tony Buckingham, de nationalité britannique, qui avait commandé les troupes mercenaires ayant opéré en Angola, au Congo-Brazzaville et en Sierra Leone, c'est-à-dire dans des pays dont les gouvernements cherchaient à sécuriser les régions riches en ressources naturelles (or, diamant, pétrole).
Le contrat avec la RD Congo porte sur un territoire d'un peu plus de 30.160 km2, à peu près la superficie de la Belgique, et couvre totalement la partie du territoire national qui fait frontière avec l'Ouganda.
Chose étonnante : le territoire concédé par le gouvernement de Kinshasa à « Heritage Oil » est limitrophe de la partie du territoire ougandais cédée aussi à la compagnie pétrolière canadienne. Aux dires de « Heritage Oil », les réserves pétrolières s'y trouvant sont évaluées à plus d'un milliard de barils.
Coïncidence ? La question vaut d'être posée d'autant que la zone concédée à « Heritage Oil » est contrôlée par le RCD-ML de Nyamwisi qui est l'allié de J.P. Bemba (MLC) qui, à son tour, est « alimenté » par l'Ouganda. Le RCD-ML et le MLC sont signataires de « l'Accord-cadre partiel de Sun City » (19.04.02).
Ce « deal » remet en mémoire le contrat signé en son temps par le feu Président Mobutu et la firme allemande OTRAG, contrat aux termes duquel une grande partie du territoire national, plus de 100.000 km2, avait été concédée à cette dernière avec droits exclusifs.
Comme avec OTRAG, force est de constater que les clauses de la convention signée par « Heritage Oil » ne reflètent aucune intention d'un accord (bilatéral) pouvant être au profit du peuple congolais.
Dominic Johnson évoque aussi dans son article un sujet qui a retenu toute mon attention et dominerait les conversations dans les chancelleries à Paris, à Londres et à Washington : l'éventualité de poster des troupes étrangères aux frontières entre la RD Congo, d'un côté, et le Rwanda et l'Ouganda, de l'autre. Dans ce cas de figure, Tony Buckingham qui a des entrées au Downing Street 1 est le personnage indiqué, et pour cause. Depuis peu, le Ministère britannique des Affaires étrangères, cité dans l'article susmentionné, est d'avis que les mercenaires seraient bon marché et plus efficaces que les soldats de l'ONU pour maintenir la paix en Afrique.
L'histoire de la RD Congo est incontestablement un perpétuel renouvellement. Violant gravement leurs obligations de garantir l'indépendance et la souveraineté nationales, Mobutu et Kabila père n'avaient pas hésité, en leur temps. d'aliéner le sol national en concluant des baux emphytéotiques : le premier, comme dit ci-haut, avec la firme allemande OTRAG, le second avec le Zimbabwe à travers le contrat signé entre la SOCEBO (société congolaise pour l'exploitation du bois) et les ZDF (Zimbabwe Defence Forces). Joseph Kabila vient de leur emboîter le pas...
La fin de l'exploitation des ressources naturelles au détriment du peuple congolais a encore son « histoire » devant elle...
Berlin, le 25.06.02