Die Demokratische Republik Kongo
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Les chefs de guerre congolais se « savimbisent » : doivent-ils terminer comme le défunt leader de l'UNITA ?
A la signature de l'accord politique global pour la gestion de la transition en RDC, les congolais ont exprimé leur scepticisme quant à l'applicabilité de ce nouvel accord. Ce scepticisme se justifiait, entre autres, par la tradition de non respect à répétition des accords signés par les "leaders" congolais et la poursuite des combats sur le plateau de Fizi-Baraka, au sud Kivu, ainsi que dans l'Ituri, province orientale.
Au lendemain de la signature de l'accord de cessez-le-feu de Gbadolite pour la paix dans l'Ituri, les combats se sont poursuivis entre les troupes du RCD/N de Roger Lumbala, soutenues par celles du MLC de J.P. BEMBA, et les troupes du RCD/KML de Mbusa Nyamwisi, soutenues par le gouvernement de Kinshasa. Les combats ont provoqué le déplacement de plus de 130 milles personnes privées de toute assistance humanitaires suite à l'insécurité et au refus des troupes antagonistes d'ouvrir un couloir humanitaire.
L'important à signaler en rapport avec ces combats est le soutien dont bénéficient les principaux protagonistes.
Les sources diplomatiques et sécuritaires confirment l'appui accordé par les troupes du MLC de Jean Pierre Bemba aux hommes de Roger Lumbala du RCD/N, et aussi les soutien par le gouvernement de Kinshasa des troupes du RCD/KML de Mbusa Nyamwisi. L'objectif est le contrôle de la riche région et le placement sur orbite de l'homme de son obédience.
En dépit de la signature successive des accords politiques et de cessz-le-feu, et particulièrement de l'accord de Gbadolite, un autre chef de guerre de la région a surgi pour le renier et déclarer refuser la paix parce que non associé. Il s'agit de l'UPC, l'union des patriotes congolais de Thomas Lubanga, pour ne pas le citer. Et comme si cela ne suffisait pas, le RCD/GOMA, signataire de l'accord politique global, s'allie politiquement, militairement et ...(sic) économiquement à l'UPC comme pour poursuivre la guerre avec elle.
Tout cela confirme le scepticisme exprimé par les populations congolaises à la signature de l'accord politique global. Elle traduit la « savimbisation » des chefs politico-militaires congolais de tout bord.
« Savimbisation » : le mot a été lâché par un membre du gouvernement de Kinshasa qui parlait de Jean Pierre Bemba. Depuis, dans les salons politiques de Kinshasa, on ne cesse de s'interroger si le Président du MLC est le seul à se « savimbiser ».
Le développement de la situation sur le théâtre des opérations, les accusations portées par les uns contre les autres et vice-versa, la confirmations données par les milieux diplomatiques et sécuritaires ont fini par créer dans le chef des certains observateurs avertis du processus en cours en RDC la conviction selon laquelle la « savimbisation » des leaders politico-militaires est un processus général. Une interrogation reste soulevée, celle de savoir s'ils doivent terminer comme le leader décédé de l'UNITA. Les propos tenus à Kinshasa par le vice premier ministre belge renforce cette interrogation.
Emmanuel Bosuka Nkele
Kinshasa le 8.01.03
