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Encore une fois, ceux qui font la pluie et le beau temps à Kinshasa viennent d'étaler au grand jour l'étroitesse d'esprit qui les a toujours caractérisés. Ce, en interdisant, en moins d'une semaine, deux manifestations prévues par deux partis politiques ayant pignon sur rue sous les tropiques congolaises.
Il s'agit, en fait, du meeting prévu à Lubumbashi (Katanga) par les FONUS de M. J. Olenghankoy, d'une part, et, de l'autre, de la marche pacifique de l'UDPS de M. E. Tshisekedi à Kinshasa, à la veille du 21e anniversaire de sa création, le 15.02.1982, en faveur de la mise en application, sans tarder, de l'Accord global et inclusif signé à Pretoria (République sud-africaine) au mois de décembre 2002.
Qui plus est : l'office religieux qui devait être célébré pour les 21 bougies de l'UDPS, a été aussi interdit pour, comme il ressort du communiqué de l'Hôtel de ville (Kinshasa), empêcher que l'ordre public ne soit troublé. Nous avons toujours été d'avis que seule une manifestation sur la place publique avait besoin d'une autorisation des autorités compétentes. L'Eglise, est-ce un lieu public ou un lieu fermé ? Aux juristes de répondre à cette question congrue...
Une lecture, sans gangue passionnelle, du communiqué de l'autorité urbaine de la capitale donnant le motif de cette mesure inique intrigue et irrite : elle est prise en déconsidération totale des réalités politiques criantes en RDCongo.
On y lit, entre autres, que l'UDPS n'ayant pas, jusqu'ici, déposé une demande d'enregistrement, comme parti politique, ne peut pas être autorisée à descendre, ès qualités, dans la rue pour réclamer, fût-ce pacifiquement, l'endossement et l'application immédiate de l'Accord global et inclusif.
En d'autres termes, pour le gouvernement de Kinshasa, l'UDPS n'existe pas juridiquement. Cependant, aussi bien à Gaborone (Botswana/2001) qu'à Pretoria (RSA/décembre 2003), en passant par Sun City, ce même gouvernement s'est toujours trouvé aux côtés, entre autres, de l'UDPS, partie à part entière de la composante « opposition politique » du Dic, pour négocier l'accord politique devant donner naissance à un nouvel ordre politique en RDCongo, lequel, à son tour, doit déboucher sur les élections libres, démocratiques et transparentes. Nous faut-il rappeler, au risque de faire de redite, que les délégués de l'UDPS ont, à plusieurs reprises, apposé, dans le passé, leurs signatures à côté de celles des représentants du gouvernement sur plusieurs documents portant sur l'avenir de notre pays ?
Dans cet ordre des choses, un quotidien de Kinshasa (Le Phare du 14.02.03) parle « des mensonges de l'Etat » - nous ajoutons mensonges illimités -, pour épingler la mesure d'interdiction de la marche de l'UDPS, mesure dont l'ambiguïté est on ne peut plus manifeste. De là à dire qu'il s'agit, de la part du gouvernement de Kinshasa, de la mise en pratique de la politique de « deux poids, deux mesures », il n'y a qu'un petit pas que les données factuelles permettent à plus d'un observateur de franchir par petites touches répétitives. Il y a quelques jours, l'Hôtel de ville (gouvernorat de Kinshasa) avait autorisé le « Causus des femmes » - euphémisme ou cache-sexe pour désigner les inconditionnels féminins du régime -, à marcher dans les rues de la capitale pour « faire pression sur les belligérants » afin d'endosser l'accord global et inclusif.
Point ne nous est besoin d'indiquer que l'ordre public avait été, à cette occasion, troublé : « sit-in sur le Boulevard du 30 juin » sans pour autant susciter le zèle et le courroux des agents de la police nationale. En fait, ils y étaient venus, mais, uniquement, pour harceler les « mamans du MPR-fait-privé » à qui on avait demandé de se livrer à un numéro de striptease en les sommant d'enlever leurs T-shirts frappés du nom de leur parti politique.
Le problème qui se pose est celui de savoir s'il était ou il est nécessaire que l'UDPS dont l'existence, en tant que parti politique, remonte à l'époque du Maréchal Mobutu avait ou a besoin de se faire enregistrer après « la prise du pouvoir par les armes » - forme de lutte politique rejetée unanimement par la Conférence Nationale Souveraine (Cns) -, par l'AFDL. Ce questionnement se veut pertinent au regard du sacro-saint principe de la « continuité de l'Etat »...
La lucidité nous pousse à douter de la volonté de Kinshasa de possibiliser l'endossement et la mise en application de l'Accord de Pretoria. D'autant plus que la mesure d'interdiction dont viennent d'être frappées les FONUS et l'UDPS ne milite malheureusement pas en faveur de la réconciliation nationale, prélude d'une paix durable dans notre pays meurtri par plus de six ans de guerre.
Berlin, le 16.02.03