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Le quotidien paraissant à Kinshasa, « Le Potentiel », a, dans sa livraison du 12.08.2003, révélé trois cas de scandale financier dont les instigateurs se trouvent au sein du gouvernement de transition, en fonction depuis un peu plus d'un mois.
Un Vice-Président de la République a fait voyager sa famille (son épouse et ses enfants), en première classe, d'une capitale européenne à Kinshasa. Par la suite, il a tenté de se faire rembourser les frais occasionnés par ce voyage, à caractère purement privé, par le Trésor public. En vain. Un autre membre de l'équipe gouvernementale, un Ministre, a, pour un voyage l'ayant amené de l'intérieur du pays à la capitale, affrété un aéronef. Il a, tout de suite, envoyé la facture, pour soins appropriés, au Comité de suivi. Sans succès. Le troisième incriminé, encore un Ministre, a essayé d'encaisser les frais de mission dans le cadre d'un voyage en Ituri (Bunia) qui n'avait pas eu lieu. Raison évoquée : son nom figurait sur l'ordre de mission.
Au même moment, le nouveau Ministre des Transports et de la Communication, Joseph Olenghankoy - dont l'obséquiosité, après son entrée dans le gouvernement n'a de cesse d'étonner -, a demandé aux agents des « Lignes Aériennes Congolaises » (LAC) de renoncer à leurs arriérés de 116 mois de salaires. Nous faut-il ajouter que les membres des gouvernements successifs ont, pendant toute cette période (un peu moins de dix ans), continué à percevoir régulièrement leurs émoluments ?
Une politique à deux vitesses, n'est-ce pas ?
Nous regrettons vivement que les noms des membres du gouvernement de transition mis en cause par « Le Potentiel » n'aient pas été répandus dans le public ; et pour cause. La « bienséance » oblige, estime-t-on. Faut-il delà déduire que, désormais, toute escroquerie ou toute tentative d'escroquerie - n'ayons pas peur des mots -, de la part des « Excellences » du gouvernement qui doit nous conduire aux élections libres, transparentes et démocratiques sera, au nom de la « bienséance » frappée du sceau de l'anonymat et de l'impunité ?
« Autres temps, autres mœurs », connais pas...
Nous sommes d'avis que le gouvernement de transition se doit de faire montre d'une gestion de la chose publique qui soit différente de celle qui avait eu cours sous les précédents régimes, de bannir l'impunité et d'établir la transparence comme le credo sur lequel se fonde son agir.
D'autres gâchis financiers pointent à l'horizon, gâchis dont les conséquences seront, à la lumière des salaires de misère alloués à ceux, moins nombreux, qui ont la chance d'avoir un emploi en RD Congo, dures à avaler.
La Constitution de la Transition prévoit : 1 Président de la République, 4 Vice-Présidents de la République, 61 Ministres et Vice-Ministres, 500 Députés et 120 Sénateurs. S'y ajoutent les animateurs des Institutions d'appui à la démocratie. Et la liste peut s'allonger à l'envi...
Alors que chaque Ministre dispose de 17 collaborateurs (1 chef de cabinet, 6 conseillers et 10 agents d'appoint), chaque Vice-Ministre se dit en droit d'avoir 1 chef de cabinet, 4 conseillers, 1 secrétaire particulier et 3 ou 4 agents d'appoint. Les Présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat se sont aussi annoncés. Puisqu'ils ont rang des Ministres, il va de soi qu'ils aient un nombre équivalent de collaborateurs que ces derniers. Les Vice-Présidents des deux Chambres dont la position protocolaire est la même que celle reconnue aux Vice-Ministres réclament autant des collaborateurs que ceux-ci. Les animateurs des Institutions d'appui à la démocratie ont mêmement fait part de leurs desiderata en rapport avec leurs collaborateurs. Ils souhaitent aussi constituer des bureaux politiques respectifs et, surtout, à la hauteur des responsabilités leur confiées. Point n'est besoin d'ajouter qu'il en sera de même des exécutifs provinciaux, des Messieurs les Députés et des Messieurs les Sénateurs qui auront aussi besoin des collaborateurs pléthoriques.
A vue de nez, ce sont plus de 3.000 personnes que l'Etat congolais doit, en plus des privilèges matériels, mensuellement alimenter pendant les 24 ou 30 mois prévus pour la durée de la Transition. Cet état des choses a poussé les observateurs de la scène politique congolaise, à Kinshasa, à parler de « boulimie de pouvoir » et de la « recherche démesurée du profit individuel » (Le Potentiel du 16.08.03). Nous leur donnons raison.
Puisque les caisses de l'Etat congolais sont vides, entend-on dire à Kinshasa, la communauté internationale et les Institutions financières internationales ont consenti à prendre en charge la grande partie des dépenses de la Transition. Ce qui, en retour, doit pousser Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs et « leurs Excellences » à faire montre de modération en rapport avec les exigences financières et autres et à se rendre à l'évidence que la « manne » mise par les partenaires étrangers à la disposition de la RD Congo provient de la sueur des contribuables de leurs pays. Une façon on ne peut plus de leur demander de se contenter d'un émolument symbolique et en commune mesure avec ce que gagnent les Congolaises et les Congolais. Il y va ici, avant toutes choses, de la reconstruction de notre pays qui se meurt lentement du fait de 32 ans de régime cleptocratique mobutien, d'un an et demi de politique dilettante afdélienne et de 5 ans d'économie de guerre dont les bénéficiaires exclusifs se recrutent au sein du gouvernement de Kinshasa, des ex-mouvements rebelles et de leurs alliés militaro-financiers.
Une question demeure : quel est l'apport financier de ceux qui ont, cinq ans durant, gouverné chacun une partie du territoire national ? Territoire national qui regorge d'immenses potentialités minières et autres. Quel compte ont-ils rendu, jusqu'ici, après avoir commercialisé et encaissé des taxes sur les ressources qu'ils ont exploitées dans leurs fiefs respectifs? A cet effet, le « rapport du Panel de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la RDCongo » se veut édifiant.
Le mot de la fin. Aux politiciens congolais, nous disons, à cœur ouvert : votre pouvoir n'a de sens que lorsqu'on peut, après, se rendre compte que vous êtes réellement passés par là. Le jugement portera sur la valeur de vos empreintes, c'est-à-dire votre action. Au peuple congolais, nous demandons qu'il fasse montre d'une attitude participative et inventive d'une société qui bouge d'en bas et n'attend pas tout d'en haut.
Berlin le 18.08.03