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Son Excellence
Madame Marie-Madeleine Kalala
Ministre aux Droits Humains
Boulevard du 30 Juin, 33/C
Kinshasa/Gombe
République Démocratique du Congo
Concerne : grand merci.
Madame la Ministre,
Nous - Congolais qui avaient pris part à l’entretien du 23.10.2003, dans les locaux de la « Fondation Friedrich-Ebert », à Berlin -, vous disons, de tout cœur, grand merci de nous avoir accordé, en dépit de votre emploi de temps surchargé, une entrevue et fourni, à cette occasion, des informations, de première main, sur l’évolution globale de la situation en RDCongo, notre mère-Patrie.
Nous avions, à juste titre, apprécié votre lecture de la démocratie lorsque vous aviez insisté, d’entrée de jeu, sur l’impérieuse nécessité de demander l’avis des participants quant à ce qui a trait au déroulement proposé de l’entrevue. Il s’agit, certes, d’un petit détail, mais d’un petit détail qui, en la circonstance, est caractéristique et, par ricochet, en dit long.
Nous est-il utile, Madame la Ministre, de remettre en mémoire que nous avions salué vos deux discours prononcés l’un lors de l’entretien nous accordé et l’autre dans le cadre du Penal ? Discours sans fioritures, c’est-à-dire clairs, corrects, concis, remplis.
Nos remerciements vont aussi à votre collaboratrice, Mme Anifa Josée, qui nous avait aidés à combler, sans anicroche, l’intervalle de temps entre la fin de l’entretien et le début du Panel. Ce, en nous mettant, par le petit menu, au parfum de la vie quotidienne de la lointaine ville de Kinshasa et, surtout, en épinglant du doigt la tendance à la polygynie à laquelle l’homme congolais a l’habitude de s’adonner - un comportement, avait-elle suggéré, qui frise la misogynie. Qui dit que le « féminisme » actif n’a pas libre cours, droit de cité sous les tropiques congolaises ?
Tout d’une haleine, nous regrettons vivement que les circonstances ne nous aient pas permis, Madame la Ministre, de vous réserver un accueil digne de votre personne et conforme à nos traditions bantoues. Par « circonstances », nous entendons, entre autres choses, l’imprédictibilité du compatriote - nous avons cité, ici, M. le Docteur J. Tundanonga à qui nous témoignons toute notre gratitude pour son initiative, initiative à laquelle s’était associée activement « la Communauté des Congolais de Berlin asbl », en sigle CoCoBe asbl, à travers les invitations qu’elle avait lancées aux Congolais de la ville indépendamment de leur positionnement (membres ou non-membres) par rapport à la susdite structure. Compatriote qui, malgré sa bonne volonté, avait arrangé la rencontre sans prendre en compte le fait que l’heure arrêtée, pour des raisons ayant trait à la bousculade journalière des uns et/ou des autres, ne pouvait permettre aux Congolais d’être tous présents au rendez-vous.
Nous osons espérer, Madame la Ministre, que, la prochaine fois, nous ferons mieux et elle sera, en conséquence, la bonne.
Enveloppés de toutes les précautions possibles, nous nous permettons l’insigne honneur de dire, à travers vous, aux animateurs des Institutions de Transition ce qui suit : votre pouvoir n’a de sens que lorsqu’on peut, après vous, se rendre compte que vous êtes réellement passés par là. Le jugement portera sur la valeur de vos empreintes, c’est-à-dire votre action.
Nous savons pertinemment que ce ne sont pas les Institutions de Transition qui peuvent remplacer, de façon permanente, l’ensemble des Assemblées exerçant le pouvoir législatif et le gouvernement issus des élections, c’est-à-dire ayant un appui réel de la population, mais ès qualités « directeurs techniques intermédiaires du secteur démocratisation », on ne peut sous-estimer le rôle qu’elles peuvent jouer ; et pour cause.
La démocratisation est un élément dynamique, et non statique, et l’a toujours été. Elle est un processus de longue haleine qui, à chaque étape, exige moult et cyclopéens efforts de surpassement et à l’issue duquel seront créées des institutions à travers lesquelles l’art de (se) gouverner, sur fond de la délégation de pouvoir, trouve son expression la plus totale et sa légitimité de manière claire et cohérente. Autrement dit, la seule constance de l’histoire est le changement, et les événements dans leur turbulence et (leur) foisonnement comportent des scènes toujours en mouvement. Ne pas reconnaître cette vérité d’évidence, Madame la Ministre, c’est naviguer à contre-courant de la poussée formidable - populaire, allions-nous ajouter -, en faveur de la démocratie qui anime actuellement les Congolaises et les Congolais. Lesquels, à la faveur du vent de liberté et de démocratie venu de l’Europe centrale et orientale (1989/1990), ont cessé d’être les consommateurs complaisants d’une certaine pratique politique pour laquelle l’Homme n’est pas au centre de la perspective.
Ce disant, nous vous souhaitons - et à travers vous à tous les animateurs des Institutions de Transition à qui nous renouvelons, par ailleurs, notre soutien agissant -, pleins succès dans l’accomplissement de la mission qui vous a été confiée, savoir celle de mener notre pays - tant meurtri, dont la descente aux enfers a atteint le point de non-retour et où du passé on doit faire table rase -, à bon port, c’est-à-dire aux élections démocratiques, libres et transparentes.
Encore une fois, Madame la Ministre, grand merci, de tout cœur, de la disponibilité dont vous aviez fait montre à notre endroit lors de votre séjour à Berlin. En retour, nous vous en serons toujours reconnaissants.
La communauté congolaise qui avait pris part à la rencontre du 23.10.2003
Berlin le 5.11.03