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Depuis août 1998, la République Démocratique du Congo est confrontée à une guerre sans merci dont la principale motivation est connue noir sur blanc dans le monde entier : le pillage des ressources naturelles de ce pays aux dimensions continentales.
En effet, l'ancienne colonie belge n'a jamais connu depuis le temps colonial une prédation aussi dévastatrice que celle qu'elle vient de subir en cinq années de la part des principaux protagonistes impliqués dans cette sale guerre.
Mais bien que de façon tardive, la communauté internationale, par le biais des Nations Unies, a mis en place une commission Panel dont le triple objectif a été clairement défini, à savoir :
Tout homme non averti est en droit de se poser la question relative à la compréhension des véritables motivations ayant poussé les uns et les autres à se lancer dans cette entreprise mercantile.
Dans les lignes qui suivent nous essayons de répondre un tant soit peu à cette préoccupation en nous basant seulement sur le pillage des ressources premières minérales.
Trois filières sont nettement identifiées dans ce désastre qu'a connu ce grand pays au cœur de l'Afrique, à savoir la filière gouvernementale, la filière RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) et la filière MLC (Mouvement pour la Libération du Congo).
L'ex-Gouvernement, sous prétexte de souveraineté, s'est illustré dans l'organisation d'un pillage de grande envergure en compagnie du Zimbabwe, l'un de ses principaux alliés dans la guerre.
La mise à l'écart de l'Angola se justifie sans nul doute par le fait que ce dernier pays regorge en quantité suffisante des principales richesses (pétrole, diamants) visées par les prédateurs de la portion du pays occupée par l'ex-gouvernement.
Le fait le plus révélateur en son temps fut la suppression par un décret du président de la république du Centre National d'Expertise des pierres précieuses et semi-précieuses, en sigle CNE. En effet, pour avoir un contrôle effectif sur le diamant congolais, Laurent-Désiré Kabila a purement et simplement supprimé cet organe dont le rôle couvrait l'expertise, l'évaluation et la certification des diamants et autres pierres précieuses produites au Congo.
En fait,quel était le but poursuivi en supprimant cet organe ?
Cette question trouve sa réponse dans la création consécutive d'une structure appelée « SISSCAM » (Structure Interministérielle du Small Scale Mining) qui, contrairement à sa dénomination, n'avait en réalité rien d'interministériel parce qu'elle dépendait seulement du ministère de la Reconstruction. Dans la suite, la gestion du SISSCAM a dû être la pierre d'achoppement du conflit entre le ministère de la Reconstruction et celui des Mines (Ministère de tutelle).
La création de cet organe, qui du moins violait de fond en comble la législation générale sur les mines et hydrocarbures du 02 avril 1984, ne se justifie autrement que par la mise en place d'une stratégie nationale de pillage et d'exploitation illégale des ressources naturelles par le régime Kabila (père et fils).
Pour se rendre compte de cette triste réalité, il suffit de comprendre que la gestion du SISSCAM était confiée depuis sa création à un Général du régime en la personne de Denis Kalume Numbi, ancien ministre de la Reconstruction cité nommément dans le Rapport du Panel des Experts Onusiens.
Afin d'avoir l'effectivité du contrôle sur le diamant congolais, le régime Kabila s'est trouvé dans l'obligation de nommer Jean-Charles Okoto à la tête de la Société Minière de Bakwanga (MIBA). Jusqu'à la suspension de ce dernier, grâce également au rapport du Panel précité, l'ancien Président Administrateur Délégué de la MIBA n'a présenté qu'un piètre bilan à la tête de cette entreprise d'Etat.
Les congolais souffrent aujourd'hui dans leur for intérieur en se rendant compte que c'est sous ce dernier PAD-prédateur que la MIBA a bradé une énorme superficie de sa concession à la SENGAMINES (société à capitaux zimbabwéens) pour permettre au président Robert Mugabe de combler ses dépenses militaires et l'encourager à poursuivre la guerre au Congo.
Le Zimbabwe avait donc un avantage considérable dans la guerre en RDC. Un cas similaire s'est produit à la GECAMINES où le régime par le biais de Augustin Katumba Muanke, ancien gouverneur du Katanga et ancien ministre délégué à la présidence de la république, avait installé comme Président Délégué Général un sujet zimbabwéen.
En plus le cas des sociétés pétrolières de production nous interpelle au plus haut niveau car illustrant un pillage qui continue jusqu'à nos jours sous l'œil complice de ceux qui détiennent le pouvoir à Kinshasa. En effet, en ne se basant que sur le cas de CHEVRON qui est une société américaine exploitant en offshore congolais, on comprend vite qu'un véritable pillage contemporain continue à ruiner le Congo. Jusqu'à présent cette multinationale n'autorise dans sa concession aucune mission de contrôle et de suivi des activités de la part des agents de l'Etat et cela en violation de la loi en vigueur. En plus, c'est pour cette raison que CHEVRON s'est débarrassé des géologues congolais qui y œuvraient, afin de garder une discrétion, mieux un flou sur les vraies statistiques de production. En lieu et place des nationaux, ce sont des géologues étrangers qui pilotent la baraque. Les redevances pétrolières, au lieu de servir au développement de la nation, se dissipent entre les mains des individus censés représenter le peuple.
Ces quelques cas illustrent la responsabilité de Kabila et des caciques de son régime dans le pillage des ressources naturelles du Congo. Justifier ces délits par une question de souveraineté et de coopération avec les alliés de la SADC, comme l'avait fait le régime en son temps, relève d'une pure escroquerie.
Ayant occupé une grande partie du territoire national (nord-Katanga, Kivu, province Orientale, Kasai Oriental ), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) sous la tutelle rwandaise a essayé de s'organiser pour maintenir une relative sécurité dans les régions sous son contrôle. L'important est de souligner que le territoire occupé par ce mouvement regorge d'énormes matières premières minérales stratégiques en l'occurrence l'or, le diamant, la cassitérite, la colombo-tantalite (coltan), la wolframite, la monazite... Le rôle stratégique que revêtent ces minéraux dans la technologie moderne a poussé le Président Paul Kagame du Rwanda et ses élèves du RCD (James Kabahere, Azarias Ruberwa, Bizima Kahara, Moise Nyarugabo, Deogratias Bugera, Jean-Pierre Ondekane, Adolphe Onusumba...) à entreprendre un vaste réseau injustifiable du pillage avec la complicité de plusieurs firmes occidentales dont la liste figure dans le rapport du Panel. Le pillage de cette partie du pays avait atteint un degré tel que, à un certain moment de l'histoire, le Rwanda était devenu pays exportateur des matières premières minérales non répertoriées dans son capital géologique.
Aujourd'hui d'ailleurs plusieurs observateurs continuent à démontrer que le pillage des ressources naturelles au Congo était le seul objectif ayant amené les Rwandais à occuper l'Est de la République Démocratique du Congo.
La course effrénée vers les profits de plus en plus importants a, plus d'une fois, amené le Rwanda et l'Ouganda aux affrontements sanglants à Kisangani dans la province orientale. Après la signature pudique de l'accord global et inclusif ainsi que l'installation du piètre gouvernement de transition, le Rwanda semble toujours ne pas s'apprêter à dégager définitivement le territoire congolais. C'est cette situation qui a poussé dernièrement le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Congo, l'ambassadeur Swing, d'annoncer la convocation le 13/05/2004 à Washington d'une réunion consécutive à la tension qui continue jusqu'à ce jour à régner à l'Est du Congo à cause de la présence rwandaise et aux menaces ouvertes du Rwanda et de l'Ouganda d'envahir une fois de plus le territoire congolais - réunion tenue à Washington sous la présidence de Colin Powell, Secrétaire d'Etat américain et en présence du Président angolais Eduardo dos Santos comme homme fort de la région.
Le principal allié du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) dans le pillage du Congo est l'Ouganda. Jadis allié du président Kagame dans la guerre en RDC, le président ougandais Yoweri Museveni a vite compris la nécessité d'évoluer en solitaire en utilisant quelques valets congolais afin d'accéder sans aucune difficulté aux incommensurables richesses congolaises. Se servant alors de quelques mobutistes convaincus - à l'instar de Jean-Pierre Bemba, Alexis Ntambwe Muamba, Vincent de Paul Lunda Bululu, José Endundu, Banza Mukalay, Omer Egbake, Olivier Kamitatu -, l'Ouganda va occuper un vaste territoire allant de la province de l'Equateur à celle du Congo Oriental. Ce territoire qui présente une grande richesse en diamant (principalement à Banalia) et en or a permis à ce mouvement d'extraire sans la moindre résistance ces matières premières pour l'enrichissement de ses leaders et du régime de Kampala.
D'autres mouvements rebelles de moindre envergure, encadrés soit par le Rwanda soit par l'Ouganda, se sont également distingués dans le pillage du patrimoine national congolais dans les limites de leur extension. Parmi ces mouvements, nous citons :
Le RCD-N avait commencé par occuper un seul territoire de la Tshopo pour l'exploitation artisanale de l'or et du diamant à Bafwasende avant d'aller à Isiro, chef-lieu du Bas-Uélé. Le RCD-Kisangani quant à lui contrôlait une partie du territoire de l'Ituri faisant frontière avec le Nord-Kivu. Le RCD-ML et l'UPC ont suivi également le même schéma que les deux précédents en pillant systématiquement les territoires sous leur contrôle.
En définitive, la République Démocratique du Congo doit pouvoir mettre un terme au règne de l'impunité et de l'arbitraire qui a élu domicile dans le pays depuis la prise du pouvoir par le tristement célèbre maréchal zaïrois Mobutu Sese Seko.
Il est grave de se rendre compte que le préjudice financier subi par le pays suite au pillage et à l'exploitation illégale des matières premières minérales pour la période allant d'août 1998 à mai 2001, rien que pour la partie du territoire national occupé par le RCD, le MLC et autres rebellions, s'élève à 1.510.331.115,59 $ US.
Le Congolais doit entièrement lutter pour l'implantation d'un Etat de droit, seule base de justice et de développement. Sans cela, la jungle qui continue de régner risque d'être le seul cadre devant régir la vie nationale.
Sans se rendre compte de la tournure que devraient prendre les événements en sa défaveur, le Président Joseph Kabila, lors d'un entretien accordé le 03 février 2004 au journal le Monde, réclamait la création d'un tribunal international pour juger les commanditaires de la guerre en République Démocratique du Congo en ces termes : « l'Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo va être saisie d'un projet de loi consacrant l'amnistie mais uniquement pour faits de guerre. Les génocides et autres crimes contre l'humanité ne seront pas couverts. Leurs responsables seront traduits en justice tôt ou tard, quelle que soit leur position dans le gouvernement ».
La dynamique de la réconciliation nationale prônée par l'Accord global et inclusif sur la transition en République Démocratique du Congo corrobore ces propos du Chef de l'Etat en prévoyant l'amnistie pour les faits de guerre, les infractions politiques et d'opinion et non pour les crimes de guerre, de génocide et les crimes contre l'humanité.
Il est donc impérieux que les prédateurs de République Démocratique du Congo (ex-gouvernement et alliés, RCD-Goma et alliés, MLC et alliés...) comprennent qu'en dépit de leur position dans les institutions de la transition, ils devront dans un proche avenir non seulement demander pardon à la nation, mais également restituer au peuple les biens pillés avant d'intégrer les centres pénitenciers et de rééducation où ils passeront le reste de leur vie dans la méditation et la repentance.
Fait à Linnich (Allemagne), le 17 mai 2004
Emmanuel MUSESE MPUNGU
E-mail : emmamusese@hotmail.com