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Après les Congolais ayant acquis la nationalité étrangère, c'est, maintenant, les Congolais détenteurs de la nationalité congolaise et vivant à l'étranger qui sont sur le point de perdre leurs droits actif et passif de vote dans le cadre du processus des élections de l'année prochaine en RD Congo.
Il y a quelques semaines, les deux versions du projet de loi sur la nationalité adoptées, en termes divergents, respectivement par les deux Chambres du Parlement congolais et en voie d'harmonisation par la commission mixte paritaire " Assemblée Nationale-Sénat " avaient confirmé, sans rappel, " l'unicité " et " l'indivisibilité " de la nationalité congolaise. C'est-à-dire, elle ne peut pas être détenue concurremment avec une autre nationalité. La semaine dernière, le Ministre congolais de l'Intérieur a présenté le projet de loi sur le recensement général de la population, projet qui doit, encore, être soumis, pour soins appropriés, au Parlement. Le sujet de querelle en rapport avec ce canevas, est l'exclusion en vue, programmée des Congolaises et des Congolais de l'étranger du processus électoral dans leur pays. " ... Ceux qui auront rempli la condition de durée de résidence (3 mois au moins) ... pourront accomplir ce devoir civique ", lit-on, entre autres, dans le texte présenté par le Ministre de l'Intérieur.
Ce qui, en sus, étonne, dans cet ordre des choses, c'est le fait que cet artefact politique et législatif advienne tout juste après que plusieurs gouvernements africains, à l'appel du Chef de l'Etat sénégalais, eurent convenu de faire des pieds et des mains en vue d'obtenir le " retour au bercail " de l'élite africaine de la Diaspora. Élite dont l'apport au développement du continent est, entend-on dire, indispensable.
Cela étant, la République Démocratique du Congo peut-elle, après 39 ans de dictature " mprienne, afdélienne, pprdienne " et plus de 6 ans de guerre injuste, se permettre le luxe d'exclure du processus électoral - processus à l'issue duquel seront créées des Institutions à travers lesquelles l'art de (se) gouverner, par délégation de pouvoir, cela s'entend, trouve son expression la plus légitime -, ses filles et fils qui, tout en continuant, pour une raison ou une autre, à vendre, à l'étranger, leur force de travail, c'est-à-dire leur savoir-faire, parfois, de haut niveau technologique et technocratique, contribuent, solidarité familiale oblige, un tant soit peu, à l'allègement de la misère des " parents " restés au pays ? Ce, en leur faisant parvenir argent, articles et objets de première nécessité qui leur font, souvent, défaut ou dont l'acquisition, sur place, ne leur est pas possible du fait du chômage endémique ou des salaires impayés des années durant sous les Tropiques congolaises.
Raison évoquée par le Ministre de l'Intérieur : le manque des moyens financiers pour procéder au recensement des Congolaises et Congolais de la Diaspora. Cet argumentaire ne tient pas bon, ne résiste pas à l'analyse au motif évident que tout Congolais vivant, légalement, dans un pays étranger est contraint, tous les 3 ans, à s'annoncer à l'Ambassade de la RD Congo accréditée auprès de son pays de résidence en vue de faire proroger son passeport. C'est aussi dire que l'identification des Congolais qui ont abandonné leur nationalité d'origine au profit de celle de leurs pays de séjour ne pose pas problème du point de vue administratif. Le candidat à la naturalisation, du moins pour ce qui concerne la République Fédérale Allemande, doit remettre son passeport congolais aux instances locales compétentes en échange de la nouvelle carte d'identité du pays d'accueil. Lesquelles instances, à leur tour, le remettent, après l'annulation du permis de séjour y apposé, à l'Ambassade de la RD Congo. Qui plus est : au regard des émoluments astronomiques que s'attribuent, sans remords, les PDG et autres DGA des entreprises publiques, la RD Congo ne doit pas, nous semble-t-il, manquer des moyens financiers pour recenser ses citoyens vivant à l'étranger. Ce qu'il faut, c'est plutôt une bonne gestion et une équitable répartition du patrimoine national.
Sans ostracisme outrancier d'aucune sorte, nous pensons que la ligne d'analyse adoptée par le Parlement congolais, composé des Parlementaires non-élus par le souverain premier, en matière de la nationalité et par le Ministre de l'intérieur en rapport avec le recensement des Congolais de l'étranger, loin d'être de type résolutoire, s'apparente à la quadrature du cercle et est caractéristique d'une classe politique qui n'a de cesse de nous distraire avec une rhétorique clinquante. Laquelle classe politique qui, se fourvoyant dans l'amalgame facile et dans la confusion des genres, est incapable de relever le défi du passage de la passion à la raison, de l'expression des opinions à l'analyse des faits.
Malgré cela, nous gardons au cœur la foi dans le changement ; le vrai, celui qui constitue et demeure la seule constante de l'histoire. N'avions-nous pas souligné, en un autre lieu, que ne pas reconnaître que les événements, dans leur turbulence, comportent des scènes toujours en mouvement, c'est naviguer, dans une République Démocratique du Congo en mouvement, à contre-courant de la formidable poussée en faveur du changement qui anime, aujourd'hui, les Congolaises et les Congolais ? Congolaises et Congolais qui, à la suite du vent de la liberté et de la démocratie venu, à la fin des années 80 du siècle dernier, de l'Europe centrale et orientale, ont cessé, à tout jamais, d'être les consommateurs complaisants d'une certaine pratique politique pour laquelle l'Homme n'est pas au centre de la perspective.
Le moment et venu de mettre fin à la pratique de " deux poids deux mesures ". Au sein des Institutions de la Transition, on dénombre plusieurs acteurs qui continuent, à toutes fins utiles, à garder jalousement dans les placards leurs passeports étrangers. La question qui se pose, à titre de péroraison, est celle en relation avec le pourquoi de ce " cinéma " montrant un film sorti d'un roman à quatre sous qui, à son tour, est fondé sur un secret de Polichinelle.
Berlin le 25.10.2004