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Par
Antoinette Kusu
Pays-Bas, octobre 2004
Après mon voyage en République Démocratique du Congo, mon pays, il m’a semblé utile de faire un petit briefing sur l’état de lieu de ce grand pays au centre de l’Afrique. Ma description n’est qu’une petite communicatie-information pour les amis parce que les problèmes du Congo sont plus graves que ce qui est décrit ici. Etant donné que la société congolaise souffre cruellement de ce que l’on appelle en sociologie politique « l’opinion publique », il s’avère important de partager avec les autres ses propres observations aussi brèves soient- elles.
Toutefois après un long séjour à l’étranger, les appréhensions et les constants sur la situation du pays peuvent être différents car les êtres humains différent sur leur façon de voir, d’appréhender et d’apprécier les choses. L’analyse d’une situation serait fonction de la perception et du cadre de référence de tout un chacun, dit-on. Ainsi, que l’on diffère dans la perception ou non, le Congo d’aujourd’hui n’est plus le beau pays d’hier; Kinshasa la belle devient Kinshasa la poubelle. La désolation est totale.
Il suffit de sortir dans la rue, de se promener dans des quartiers populaires pour se rendre en évidence de la dégradation totale de la capitale et de la misère de la population. Des ordures, des routes parsemés des sables et des trous, des poussières arrosant tout passant ainsi que des vendeurs assis les longs des rues et des sacs en plastique enfoncés au sol donnent un décor d’une ville en état total de délabrement. La pollution dégagée par des carcasses venues de l’Occident, des piétons attendant désespérément un moyen de transport, des voleurs, la police routière agaçant quotidiennement des conducteurs rendent Kin la belle, un mouroir certain. Dans certaines communes telles que Barumbu et Kinshasa, des eaux stagnantes provenant des égouts, de couleur très verdâtre entourent des parcelles entières à tel enseigne que l’on peut difficilement croire qu’il y a une autorité sanitaire ou communale dans la ville. Pendant la saison des pluies, ces eaux des égouts se mélangent à celles des toilettes provoquant ainsi des épidémies multiples. Le Congolais ne voyant guère la relation entre des saletés et des maladies y afférentes, se limite à attribuer toute mort ou toute maladie à la sorcellerie.
Par ailleurs chacun fait sa loi car l’autorité est quasi inexistante ou ne fait son travail. Les plus forts piétinent les plus faibles sans aucune forme de procès. La population semble être abandonnée à son triste sort. La corruption bat son plein. Des pots de vin sont demandés à tous les niveaux et deviennent de plus en plus monnaies courantes. Des pots de vin allant jusqu’à 70% du projet à financer sont exigés. Les nouvelles autorités semblent être décidées à vider les caisses publiques avant la fin de la transition. Dans l’entretemps les fonctionnaires ne sont payés ou reçoivent des salaires modiques ne leur permettant de faire face au coup de la vie. Certainement, l’amour du pays et de son peuple a volé en éclat. C’est un jungle absolu. La justice ou les Droits de l’homme ne sont que des vains mots, utilisés souvent pour distraire les bailleurs de fonds. Dans un pays ou règne l’injustice, l’anarchie et le désordre, il me semble aberrant et utopique de parler des Droits de l’homme.
Sur le plan politique rien ne marche. La formule 1 + 4, très opaque n ‘arrive pas à fonctionner. On peut à peine se rendre compte de la présence de ces présidents de fortune à Kinshasa. Ils se renferment dans leurs tours d’ivoires ou dorment paisiblement sur leurs lauriers pendant que le pays est constamment menacé par ses voisins ou appelé à se scinder. On n’entend guère parler d’eux comme si le pays se trouvait en période de paix et de progrès social. En plus l’on a difficile à savoir qui est chef ou qui a la légitimité de diriger le pays. Certes le pouvoir est dans la rue et est confisqué par un groupe hétéroclite sans légitimité aucune.
Le gouvernement composé d'individus venus de plusieurs cieux brille par une incapacité notoire. Ces individus se limitent à gérer des affaires courantes au lieu de penser au vrai développement, c’est à dire initier et réaliser des grands projets pouvant amener un décollage économique et social certain.
Les autres institutions de la Transition ont difficile à fonctionner. L’arrivée des hommes et des femmes incompétents, inexpérimentés c’est à dire sans expérience politique, celle du vécu et des affaires complique les choses. Ayant soit acheté des postes, soit été placés suite aux critères subjectifs de sélection, ces arrivistes ne foutent absolument rien. Evidemment, les ennemis du peuple Congolais sont nombreux. Quand les critères de sélection sont basés sur des liens de fraternités, amicaux et autres, on ne peut prétendre servir son pays car dans le contexte actuel d’une reconstruction totale, il est impérativement nécessaire de placer les hommes qu’ils faut à la place qu’il faut. Cela n’a pas été le cas lors du partage du pouvoir précipité après l’Accord Global et Inclusif de SUN CITY.
Les partis politiques quant à eux piétinent les pas. Le Nationalisme des années 60 n’est que vain mot. Nos héros sont morts pour rien.
La Gécamines, société d’état, jadis poumon économique n’existe plus ou serait en lambeaux. Sa concession serait vendue aux particuliers. Du fait que cette grande œuvre laissée par les colonisateurs se trouve par terre, il serait utopique de parler de l’économie du Congo. La Société Nationale de l’Electricité, distribue le courant par quartiers. Ainsi sans raison apparente, on se voit privé d’électricité pendant des jours. Les coupures se font sans prévenir, ce qui abîme quotidiennement les appareils électro-ménagers. Vraiment la population ne sait à quel Saint se vouer. C’est l’anarchie la plus totale.
Le système scolaire est au rabais. Les cours se donnent comme au moyen-âge, sans livres ni matériels didactiques. De l’école primaire jusqu’à l’université le niveau d’enseignement a baissé considérablement. Les professeurs affamés n’arrivent à dispenser des cours à bon escient. Ceux de l’université perçoivent 60$ de salaire. Pis encore, pour percevoir ces émoluments de chien, ces professeurs se mettent en rang comme des petits enfants. Comment ces universités peuvent-elles produire des bons cadres dans des conditions pareilles?
La recherche scientifique quant à elle n’existe que de mot ou n’existe pas du tout. Et pourtant sans recherche scientifique on ne peut parler du développement d’un pays.
Les soins de santé sont les plus bas de l’Afrique. Pour se faire soigner, beaucoup de personnes recourent à la médecine traditionnelle. Des épidémies multiples ont fait surface. Des dispensaires privés prodiguent des soins sans connaissance en la matière, entraînant l’aggravation des maladies ou le décès des malades tout court. Les morts ne sont plus à compter. Les pompes funèbres deviennent pour cela un commerce très rentable.
La population quant à elle se résigne à son sort. On sent un sentiment de peur, de découragement et de frustration parmi elle. Les gens n’osent pas trop parler par crainte de menaces et d’intimidations. La dictature quoique tacite existe, bien-sûr, sous un autre visage.
Nos amis de la DIASPORA se mêlent dans ce désordre et pourtant le peuple espérait un ordre nouveau de ces fils, ayant vécu dans des pays ou règnent la liberté, le respect des personnes et des biens. On dirait que la Diaspora présente se venge de l’autarcie et de la rigueur vécues dans des pays d’accueils. Le sang Congolais serait maudit et on resterait Congolais quelque soit le niveau d’étude ou le séjour dans un pays civilisé, disent les langues populaires. Cela paraît fondé, mais la vraie Diaspora n’est guère rentrée au pays ou a rebroussé chemin après la prise du pouvoir par L’AFDL. Cette situation ne fait que corroborer un phénomène naturel selon lequel quand les mauvais éléments se mélangent à des bons, souvent ces derniers laissent la place aux premiers. C’est ce qui s’est passé avec la Diaspora Congolaise. Suite à l’égoïsme de certains amis de la Diaspora, lesquels se sont abusivement accaparés du pouvoir, la vrai Diaspora déçue a dû rentrer au bercail avec des conséquences néfastes que cela comporte jusqu’à ces jours.
Certes la misère et la pauvreté ne sont plus à décrire à Kinshasa ou au Congo. La famine et la désolation sont partout. Il faut beaucoup d’imagination et de stratégies pour trouver de quoi mettre sous la dent. Les besoins de première nécessité deviennent un luxe. Ainsi la famine, la corruption, les mauvaises conditions hygiéniques, le mauvais états des routes, l’absence de transport, l’absence de l’autorité, la pollution, les maladies, les moustiques, les tracasseries policières sont autant d’enjeux majeurs rendant la vie dans la capital impossible.
Cependant au lieu de travailler et sortir le pays du gouffre dans lequel il est plongé, de nouveaux hommes politiques affichent des comportements irresponsables. On n’entend autour de certains d’entr’eux que des histoires relatives aux femmes et aux pots de vin. Des vieilles habitudes de l’ancienne époque que nous avons tous condamnées ont refait surface. Aussi dans cette situation de misère et de mauvaises conditions de vie, ces nouveaux riches se construisent paradoxalement des villas comme si le mot « Biens Mal Acquis » était l’apanage des seuls anciens dignitaires Mobutistes. On se trouve réellement dans une société en deux vitesses.
Néanmoins beaucoup pensent que la situation de notre pays serait uniquement le résultat de la politique internationale, hostile au Congo. Je n’en disconviens pas mais le Congolais doit aussi montrer son sérieux dans la gestion des affaires et dans son fonctionnement quotidien. En général, le Congolais est complaisant et trop léger dans son comportement. Ce qui rend impossible toute démarche pouvant conduire à la libération de notre pays. Ces défauts majeurs constituent notre malheur et incitent nos prédateurs à nous défier à tout instant.
Nonobstant, il serait du devoir de tout fils et de toute fille du Congo de lutter pour arracher sa liberté au lieu de pleurnicher sur son sort. Le temps est révolu de subir et de se limiter à faire la politique des chambres. Chacun de nous devait lutter pour sortir le pays de ce marasme politique, économique et social dont il est plongé ainsi que du complot tant national qu’international dont il fait l’objet. Les exemples d’ailleurs peuvent nous édifier c’est à dire des peuples luttant pour la liberté de leurs nations. La vraie DIASPORA doit se manifester et s’impliquer massivement dans ce combat qui nous concerne tous au lieu d’accepter d’être des citoyens de second rang dans des pays hôtes. La Diaspora Congolais, à l'instar de celle des autres pays, doit chercher à rentrer massivement au pays mettre ses expertises au service de son peuple. Ainsi tous, nous arriverons à un idéal noble lequel consiste à faire du Congo un oasis de paix et de bonheur ou le peuple retrouvera sa dignité et son image d’antan.