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Chers amis,
voici quelques faits récents qui nous font craindre une situation désastreuse dans les jours qui viennent. Certes beaucoup de ses informations sont encore à confirmer par une descente sur le terrain qui est difficile pour le moment mais qui pourra aussi nous réserver beaucoup d'autres surprises. En attendant, voici les éléments qui sont à notre disposition:
Entre le 27 et le 30 novembre 2004, il a été signalé 14 camions remorques dans la ville de Goma, chef lieu de la province du Nord Kivu en RD Congo. Trois contiendraient des vivres pour militaires, deux des munitions et tous les restes transporteraient des troupes rwandaises avec l'objectif de traquer les dissidents Interahamwe sur le sol congolais comme ce fut le cas pour les réfugiés rwandais hutu en 1996. Mais l'intention fort manifeste de cette opération militaire demeure la préoccupation de l'irrédentisme tutsi d'occuper une partie du territoire congolais en prenant d'assaut les territoires de Lubero et de Beni comme première étape.
Des sources concordantes, nous tenons que les militaires de l'APR ( Armée Patriotique Rwandaise ) sont effectivement présents dans les territoires de RUTSHURU, WALIKALE et MASISI. Ils se sont adressés à la population dans les différents villages qu'ils ont traversé sans cacher leur identité rwandaise. Sans scrupule aucun, ils s'identifient comme des militaires rwandais venus en RD Congo sous le commandement et l'ordre de leur hiérarchie en vue d'écraser leurs compatriotes Interahamwe, présumés acteurs du génocide lucratif tutsi de 1994 et réfugiés dès lors sur le territoire congolais.
Ces troupes rwandaises ont récemment mené des opérations dans le territoire de WALIKALE au sein de 17 villages du groupement IKOBO, situé à la limite qui sépare les territoires de WALIKALE et de LUBERO, où ils auraient identifié une importante base des FDLR. Au cours de ces opérations, ils ont brûlé les villages environnants ci-après : BULEUSA, BUTSIHI, LUSAMAMBU, KATELU, NGERERE, LUITCHEMBE, KAVUMBIRO, BUKUMBIRWA, BUSHALINGWA, KASOPO, MISINGA, MIROMBI, MAHIGHA, SAGHALIA, KIRUMBURUMBU, IRIMBA, KISONGYA.
Le bilan de ces incursions est de plus de 45 personnes civiles tuées. Les villages ci haut mentionnés font partie d'un ensemble plus élargi ( dont le total qui s'élève à 17) qui a été tout simplement brûlé. Les rescapés de ces villages ciblés et de toute la contrée environnante sont actuellement livrés à l'errance dans la brousse parce que les opérations sont souvent nocturnes. Aujourd'hui, il est devenu impossible de répertorier les nombreux cas de viols, de pillages de tous les biens de valeur et même des récoltes des champs.
Selon les témoignages des personnes déplacées, il y a une contradiction notoire entre les déclarations sur les mobiles de l'attaque et la réalité observée sur le terrain des opérations. Par exemple, ces victimes font remarquer que, bien que déployées dans les zones où sont signalées leurs troupes, les APR et les FDLR ne s'attaquent pas. Ils organisent plutôt des réunions de concertation pour réaliser des objectifs mal identifiés. En fait, on compte parmi les APR la présence de certains anciens Interahamwe ou des ex FAR déjà rapatriés par le processus DDRR par la MONUC. Dans ce contexte, les attaques sont alors dirigées contre la population civile pour l'obliger de s'éloigner. Après l'opération de déguerpissement, toutes les personnes surprises dans les villages sont tuées ou calcinées dans leurs cases. Voici les noms de quelques personnes assassinées et dont les cérémonies de deuil ont été effectivement organisées par les leurs : KATSELEWA Jérôme, NGUBA Makuta, KAPOSO Sinakosa, MUHINDO Vatiri, KAMBALE Pori, KAMATE Tawite, KITAHWA Joseph, KAVUGHO Sitarudi, KAPUPA Chanda, MISONIA Kiriyo, KAHAMBU Joséphine tuée avec ses trois enfants.
Plusieurs ménages sont ainsi obligés de se déplacer à la recherche d'un oasis de paix. Dans la seule cité de Kanyabayonga, le nombre des familles déplacées et qui sont logés dans des familles d'accueil s'élève à plus de 2.212 ( deux mille deux cents douze ). La localité de MIRIKI a déjà accueilli près de 2050 ( deux mille cinquante ) personnes par l'intermédiaire des familles d'accueil. Or toutes ces familles d'accueil subissaient déjà des conditions de vie précaires, surtout sur les plans alimentaire, sanitaire et de la scolarité.
Ces conditions de vie deviendront encore plus pénibles dans ces villages d'accueil qui ne feront que recevoir plus de 5 600 nouveaux ménages récemment chassés de KIBIRIZI, NYAMIRIMA, KIWANJA,... en territoire de Rutshuru où les opérations d'intimidation des populations avaient déjà commencé depuis le mois de Juin 2004. Cette situation avait dégénérée vers le mois d'août avec la multiplication des cas d'assassinats ciblés, des viols, une insécurité généralisée qui a poussé des milliers de gens à se diriger vers les cités de Kanyabayonga, Kirumba, Kayna, Kamandi, etc.
Tous ces événements, qui ressemblent à des signes précurseurs de la situation actuelle, ont semblé atteindre le paroxysme à Kanyabayonga au cous des mois d'août - septembre avec des scènes quotidiennes de pillages des maisons et des récoltes, des attaques des véhicules sur la route Kanyabayonga - Goma, des viols systématiques d'enfants, jeunes et vieilles mamans, des expropriations des champs et des récoltes des paysans... par des hommes armés dans une zone contrôlée par les militaires de l'ex armée du RCD - Goma, une rébellion appuyée par le Rwanda.
Dans les localités autour de Kanyabayonga, les champs les plus productifs qui sont le plus souvent éloignés du village sont devenus inaccessibles jusqu'aujourd'hui. Quand le moment de la récolte approche, ces champs deviennent la propriété des hommes en armes. La confusion est alors entretenue quant à la vraie identité de ceux-ci, lorsqu'on se rend compte que ce sont les mêmes militaires bien identifiables par la population qu'on voit entrain de chasser les paysans de leurs champs la journée, forcer les portes des maisons le soir pour piller et violer les femmes et, le lendemain matin, on les voit à la parade lorsqu'on vient porter plainte devant le commandant militaire qui tranche aussi les affaires civiles, et pour qui, tous ceux qui commettent des exactions dans la région sont purement et simplement des Interahamwe ou des FDLR.
Avec ces événements qui se sont prolongés dans le chef - lieu de la province du Nord Kivu avec les récents assassinats ciblés qui ont provoqué la colère de toute la population et particulièrement de la ville de Goma qui a dû organiser des marches de protestation contre une insécurité entretenue, il y a lieu de conclure, sans se tromper, que les troupes rwandaises viennent parfaire un plan inauguré bien avant les déclarations du président PAUL KAGAME du 22 novembre devant le Sénat de son pays.
En effet, il y a des signes qui ne trompent pas. Des milliers de soldats rwandais sillonnent le parc national Virunga depuis la menace de Kagame du 22 novembre. Le 09 décembre, ils ont été signalés à 5 km seulement de Kanyabayonga avec un effectif qu'on estime à plusieurs brigades ( plus ou moins 6000 ). Ces militaires occupent les champs des paysans où ils se livrent à la dévastation. Les pauvres de Kanyabayonga et environs continueront à ne pas accéder à leurs champs tant qu'ils seront occupés par les militaires rwandais. Ces derniers sont prêts à prendre d'assaut la cité de Kanyabayonga qui compte plus de 3 500 habitants auxquels il faut ajouter les milliers de déplacés qui ont trouvé asile, provenant de KIBIRIZI et de NYAMIRIMA ainsi que récemment de IKOBO après l'incendie de 17 villages par les mêmes militaires rwandais.
Cela s'est confirmé hier dimanche 12 décembre avec l'affrontement de Kanyabayonga qui a obligé toute la population de la cité de se diriger vers Kayna, Kirumba et les villages situés le long de la route vers Butembo.
XXX
Caritas
14.12.2004