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Le mardi, 19 avril 2005, le Ministère allemand en charge de la Coopération internationale, représentée par Mme la Secrétaire d'Etat, Ushi Eid, et l'Ambassade de la République rwandaise près la République Fédérale Allemande, représentée par M. l'Ambassadeur Eugène Richard Gasana, avaient organisé une projection spéciale du film "Hôtel Rwanda" à Berlin.
J'y avais pris part...
La salle était pleine à craquer. Le monde parlementaire allemand, ayant l'Afrique au sud du Sahara comme champ d'activités, y était présent. On y notait aussi la présence d'ordinaires citoyens allemands et allogènes, curieux de visionner ce film qui connaît un succès et continue à nourrir des polémiques intenses et d'échanges controversés sur nombre de sites congolais.
Il s'était agi d'un exercice rodé de marketing politique et de diplomatie active. Choses qui font défaut dans l'agir des Représentations congolaises à l'étranger. Ce point de vue avait été aussi celui des trois compatriotes, présents dans la salle, avec lesquels j'avais échangé, lors de la réception offerte à la sortie de la projection, sur l'impression que (nous) avait laissée la manifestation.
Faisons remarquer rapidement que loin de moi, ici, est tout vilain dessein de faire l'apologie du "savoir-faire rwandais" - le fonds de commerce, traduisez "le génocide de 1994", jouant -, en rapport avec la vente de l'image du pays des "1000 collines". Cela n'est pas, non plus, le moindre facteur explicatif de mon propos. Ce à quoi vise mon papier, c'est la mise en épigramme, la stigmatisation du manque du sens des responsabilités, de marketing politique et de lobbysme diplomatique qui caractérisent l'agir des Institutions et des politiciens congolais. Entre autre exemple du manque du sens des responsabilités est la "dramatisation effrénée du 30 juin prochain" observée dans le chef, dans les gesticulations de certains politiciens congolais - en quête de légitimité. En termes simples, le 30 juin 2005, à minuit, la Transition entamée, en 2003, à la faveur de l'Accord global et inclusif de Sun City touche à son terme. Chose étonnante : les textes fondamentaux de la Transition, en cours en RD Congo, sont on ne peut plus explicites en la matière : l'article 196 de la Constitution de Transition parle de la prolongation, de deux fois (six mois), de la Transition.
Cela donne à penser que la "dramatisation du 30 juin prochain", ci-haut évoquée, est l'expression d'un populisme démagogique. On déplore le retard pris dans le processus électoral, on dénonce les tergiversations des Institutions, mais, curieusement, aucune solution concrète - abstraction faite, ici, de la passation de la direction des affaires de l'Etat, après coup, à un "leadership de sauvetage" et la réactivation du "schéma de la Cns" -, n'est proposée pour résoudre définitivement la crise.
La question qui vient du coup à l'esprit est la suivante : se cache-t-il sous le manteau de la "passation de la direction des affaires de l'Etat à un leadership de sauvetage" une tentative de coup d'Etat qui ne veut pas dire son nom ? Au dire des porteurs de cette idée macabre - signataires de l'Accord global et inclusif, de surcroît -, elle ("passation...") serait la meilleure solution ? Une fois au pouvoir, "le leadership de sauvetage" ne va-t-il pas s'y éterniser ?
"La dramatisation du 30 juin prochain", prenons-la en patience et laissons au peuple congolais la liberté de descendre dans les rues à cette date. Ce, afin qu'il exprime son ras-le-bol par rapport à la "politique du ventre" affichée, jusqu'ici, par ces princes qui nous gouvernent sans une quelconque délégation de pouvoir de notre part. Les souffrances et les privations ont (trop) duré. Ce que les Congolaises et les Congolais doivent, cependant, éviter, c'est de se livrer à des casses et à la destruction des infrastructures, c'est-à-dire de leur outil de travail, ou ce qui en est resté après les pillages sous Mobutu. Pillages dont les séquelles sont encore visibles sur toute l'étendue du territoire national.
"La dramatisation du 30 juin prochain", prenons-la en patience... Louis Michel, Comissaire européen en charge du développement et de l'action humanitaire, est, de nouveau, dans la région et, comme à l'accoutumée, il va sans l'ombre d'un doute, dédramatiser la situation créée par les "politiciens congolais" qui, me faut-il le rappeler au risque de fatiguer, n'ont eu de cesse, dans le passé, d'étaler sur la place publique leur incapacité à apporter des éléments de solution aux problèmes qu'ils posent.
Berlin le 26.04.2005