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L'approche de la date du 30 juin 2005 continue à faire monter la tension à Kinshasa et à l'arrière pays ; et pour cause. Une frange de l'opposition politique congolaise, non partie prenante aux institutions de la transition, accentue la pression autour de cette date, hautement, historique pour la République Démocratique du Congo.
Pour rappel : l'accession à l'indépendance de ce pays aux dimensions d'un sous- continent est intervenue le 30 juin 1960. Et c'est, justement, à cette date du quarante-cinquième anniversaire de l'indépendance du pays que devaient - selon l'Accord global et inclusif, générateur de la Transition politique en cours en RD Congo -, avoir lieu, au plus tard, les élections libres, transparentes et démocratiques. Elections à l'issue desquelles sortiraient les institutions républicaines.
Mais, voilà... La Commission électorale indépendante (Cei) a annoncé, deux mois avant cette date, le début de l'opération d'enregistrement et d'enrôlement des électeurs. Opération qui débutera, au mois de juin prochain, d'abord, dans la ville de Kinshasa. Ensuite, elle s'étendra progressivement à l'intérieur du pays. Une manière, pour cet organe d'appui à la démocratie, d'affirmer, avant la saisine du Parlement pour un report officiel, l'impossibilité d'organiser les élections à la date prévue. Et l'on se souvient tout autant, sinon plus, que les déclarations du Président de la Commission électorale indépendante (Cei) sur l'évaluation technique de l'organisation des élections, traduisez le report possible des élections, avaient été suivies des manifestations, à l'appel de l'opposition politique, le lundi 10 janvier 2005, dans les rues de Kinshasa et d'autres villes du pays. Manifestations qui, me faut-il le rappeler, s'étaient soldées par la mort d'au moins quatre personnes et avaient laissé sur le pavé plusieurs blessés et causé d'importants dégâts matériels. Le dépôt de la lettre de saisine de la CEI au Parlement portant sur le report des élections a failli connaître aussi des manifestations dans la capitale congolaise.
Depuis lors, l'opposition politique non partie prenante aux institutions de transition, chapeautée par " l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social " (l'UDPS) d'Etienne Tshisekedi et le " Parti Lumumbiste Unifié " (PALU) d'Antoine Gizenga, ne cesse de renforcer la pression sur le pouvoir. Ce, en précisant ses intentions jour à jour. Il s'agit pour l'UDPS de mettre un terme à la " parenthèse AFDL " - l'Alliance des Forces Démocratiques pour la libération du Congo, groupe politico-militaire qui a mis un terme au régime de Mobutu -, et de revenir à l'ordre, au schéma de la Conférence Nationale Souveraine (Cns). Le PALU, plus radical, a une position qui se démarque de celle de l'UDPS dans la mesure où le parti d'Etienne Tshisekedi est pour des négociations en vue de son intégration dans les organes de la Transition. En outre, on ne cesse, depuis plusieurs semaines, de parler des négociations secrètes entre l'UDPS et le PPRD, le parti présidentiel, en vue de voir le parti d'Etienne Tshisekedi faire partie des institutions de la Transition - au détriment, cela va sans dire, du Vice-Président Z'Ahidi Arthur Ngoma dont l'éviction prochaine est sur toutes les lèvres.
L'annonce par les médias congolais de ces négociations secrètes n'ont pas fait tomber la tension dans la capitale congolaise. Bien au contraire. Le passage de Javier Solana et de Louis Michel, deux hauts responsables au sein de l'Union Européenne, dernièrement à Kinshasa, n'a pas réussi à calmer les esprits. Les menaces des " journées villes mortes " sont, de nouveau, sur la sellette.
L'échec apparent de ses " journées villes mortes " ne devait pas faire jouir certains milieux politiques à Kinshasa. L'opposition politique actuelle a prouvé, des années durant, que cela entre dans sa stratégie de manipulation des masses. Plus dangereuses encore sont les rumeurs savamment entretenues par des médias proches de la mouvance présidentielle et portant sur les achats et les distributions massifs des manchettes à Kinshasa et dans certaines villes du pays. Même si, à l'origine, ces rumeurs sont fausses, comme l'ont montré des enquêtes menées à Kinshasa, il reste à craindre que leur persistance et leur amplification ne finissent, à la longue, par faire planer le spectre des scènes de violences programmées et créer, en conséquence, des comportements par réflexe d'autodéfense. Et c'est là où se trouve le vrai danger, c'est-à-dire le piège vers lequel nous évoluons, actuellement, les yeux fermés. Les choses se compliquent davantage avec les menaces du MLC, Mouvement de Libération du Congo, de se mettre sur le chemin de ceux qui vont tenter de troubler l'ordre public le 30 juin prochain.
Pas de perspectives heureuses, en tout cas...
(Correspondance de Kinshasa)