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Le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a enfin délié sa langue, plusieurs mois après un lourd silence, face aux nombreuses attaques, pressions, manipulations de l'opinion et des masses autour de la question de la prolongation ou non de la Transition politique, en cours, dans le pays.
Son adresse à la nation congolaise du 16 mai dernier était attendue, normalement, le 17 mai, date anniversaire de l'arrivée au pouvoir de feu Laurent-Désirée Kabila. Mais, contre toute attente, elle est intervenue vingt quatre heures plutôt à l'occasion de l'adoption solennelle de l'avant-projet de la Constitution par les Parlementaires.
En agissant ainsi, le Président de la République a proprement évité de se présenter comme un simple continuateur d'un mouvement vilipendé et dissout par son porte-étendard, aujourd'hui, décédé. Nous parlons de son prédécesseur à la magistrature suprême, le défunt Président Laurent-Désirée Kabila, et de l'Alliance Démocratique pour la Libération du Congo, AFDL. Joseph Kabila a parlé en qualité de Chef de l'Etat qui se veut bien au-dessus de la mêlée des composantes dont il est, pourtant, l'un des chefs de file. Du haut de sa chaire, il a presque ordonné aux composantes et entités de désigner de nouveaux animateurs des institutions de la Transition à la suite de l'évaluation de l'action des animateurs actuels.
Joseph Kabila fait ainsi le coup du coup d'Etat institutionnel pour prendre dans son jeu ceux qui croyaient l'avoir pris. Pour rappel, lors d'une interview avec la presse kinoise, il y a quelques mois à Kinshasa, le Président de la République avait déclaré que si les élections n'étaient pas organisées en RD Congo au 30 juin 2005, il démissionnerait - et avec lui tous les animateurs des institutions de la Transition. Bien entendu, à cette date, il n'existait pas des dispositions constitutionnelles l'obligeant à démissionner avec le gouvernement en cas de non organisation des élections. Il en est de même à ce jour. La Constitution de la Transition prévoit une possible prolongation, de deux fois six mois, de la Transition. Sa déclaration avait ouvert la boite de Pandore et provoqué, par contre-coup, une avalanche d'agitations autour de la prolongation ou non de la Transition.
Quarante quatre jours avant le 30 juin 2005, alors que la tension est au comble dans le pays, une nouvelle charge présidentielle tombe comme un couperet. En termes à peines voilés, ignorant superbement sa déclaration d'il y a quelques mois, il délocalise la décision de démission des membres des institutions de la Transition vers les composantes et entités. En fait, Joseph Kabila use et abuse du cadre constitutionnel de la Transition pour faire un coup d'Etat institutionnel. Les murs de la salle des congrès du Palais du peuple de Kinshasa commencent à en avoir l'habitude et ce, depuis le 24 avril 1990...
Joseph Kabila est assuré de réussir son coup de poker dans la mesure où cette démarche était déjà prônée par ceux qui le combattent dans l'opposition politique et qui n'ont pas caché leurs ambitions de prendre le pouvoir par la force de la rue ou d'intégrer les institutions de Transition.
Ce coup de poker à la veille des actions projetées au 30 Juin 2005, actions que d'aucuns n'ont pas hésité à appeler tsunami politique, ôte à leur détonateur sa raison d'être. Mais, quelque soient la justesse et la finesse de Kabila dans ses calculs inspirés par on ne sait quelle loge, il n'est pas moins vrai qu'il mette à nouveau en perspective de longues et laborieuses négociations devant déboucher sur la désignation de nouveaux animateurs des institutions de la Transition. Ce qui n'est pas sans retarder davantage le processus auquel on prétend vouloir donner une nouvelle impulsion. Et puis..., le changement d'hommes va-t-il vraiment donner une nouvelle impulsion au processus en cours dans le pays ? A la vérité, nous ne sommes pas au premier changement d'animateurs des institutions de la Transition, du moins de l'institution gouvernement. Et cela n'a donné aucune impulsion nouvelle au processus.
Il est on ne peut plus vrai que le Congo est malade de ses hommes politiques. Mais, il est aussi, non moins, vrai que le Congo et les Congolais sont les otages des composantes et leurs maîtres à penser. Ils ne placent pas les hommes qu'il faut à la place qu'il faut, mais des agents collecteurs des fonds de campagne, manipulables à souhait. Donner une nouvelle impulsion stipule aussi vouloir rompre avec ces basses stratégies électoralistes.
(Correspondance de Kinshasa)