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Trois jours après que le Parlement congolais eut adopté la loi référendaire, la requête soumise, conformément à l'article 196 de la Constitution de la Transition, par le Président de la Cei, pour soins appropriés, au Parlement et portant sur la prolongation de la période de la Transition politique en RD Congo a été approuvée par le Sénat et l'Assemblée Nationale qui s'étaient réunis conjointement le 17.06.2005. Autrement dit, la Transition, enclenchée en 2003 et arrivant à son terme le 30 juin prochain, a été prolongée jusqu'au mois de décembre 2005.
L'approbation du Parlement s'était imposée au motif que l'Accord global et inclusif et la Constitution de la Transition ne prévoient pas une prolongation automatique de la Transition. 416 sur 432 membres de l'Assemblée Nationale et 80 sur 80 Sénateurs présents dans la salle ont voté " oui ". Ainsi, la nouvelle période de la Transition prolongée qui entre en vigueur le 1 juillet 2005 prendra fin, selon l'alinéa 2 de l'article 196 de la Constitution de Transition, avec l'investiture du Président de la République à l'issue des élections à plusieurs échelons.
Une analyse dégagée de gangue passionnelle de la requête, formulée en termes volontairement généraux, introduite par le Président de la Commission électorale indépendante, et du texte, non moins nébuleux, adopté par une décision conjointe Assemblée Nationale-Sénat, suggère, à la vérité, qu'une prolongation de 12 mois avait été décidée ; et pour cause. L'élection présidentielle, selon le calendrier présenté par le Président de la Cei au Parlement, est fixée au mois de mars 2006, c'est-à-dire au-delà de la période de la prolongation accordée par le Parlement.
Comme l'affirme le quotidien kinois, Le Potentiel (18.06.05), le vote du Parlement congolais n'a pas surpris le peuple congolais. Il s'y attendait tout en sachant que les buts fixés par l'Accord global et inclusif n'étaient pas atteints : le référendum sur la Constitution de la IIIe République, la mobilisation des ressources matérielles, financières et humaines, l'achèvement de l'intégration de l'armée, de la police et des services de sécurité, le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national, la mise en place des mesures de sécurité relatives à la protection des personnes et de leurs biens.
Alors que le Président de la Cei, commentant la décision portant sur la Transition prolongée, parle de " toute la vérité " que les deux chambres du Parlement congolais ont fait part au peuple congolais, une partie de l'opposition politique et une frange, non moins importante, de la population restent critiques.
L'UDPS parle d'une " prolongation légère " et appelle, en retour, le peuple congolais à " prendre ses responsabilités ". Le conseiller juridique du Président national de l'UDPS, Me Mukendi, a, dans un échange avec la presse, souligné que la déclaration faite par E. Tshisekedi, le 24.04.2005, dans le cadre du Conseil national de son parti et renouvelée lors de l'audience qu'il avait accordée aux représentants des associations estudiantines de Kinshasa, il y a quelques jours, reste d'actualité : " la fin de l'ensemble des institutions de la Transition aura lieu le 30.06.2005 à minuit ".
Le PALU est d'avis que la prolongation de la période de la Transition a été adoptée par une majorité du Parlement qui n'a pas de " base populaire ". Il rejette la requête présentée par la Cei du fait qu'elle viole la Constitution de la Transition et l'Accord global et inclusif en ce qu'une prolongation de 12 mois est, en fait, décidée alors que les deux textes susmentionnés parlent " d'une prolongation de six mois, renouvelable une seule fois ".
Le courant démocratique et républicain, représenté au sein du Parlement de la Transition, avait quitté la salle au moment de la prise de décision par la plénière. Ce, pour exprimer son opposition à la prolongation sollicitée, dans sa requête au Parlement, par le Président de la Cei. Raison avancée : les objectifs de la Transition, débutée en 2003 et arrivant à expiration le " 30 juin " prochain, n'ont pas été atteints. Cela étant, il en appelle à des renégociations en vue de définir le modelé morphologique d'une nouvelle période de la Transition.
La pression de la rue dont le point culminant est attendu le "30 juin prochain" demeure présente et active. Le peuple congolais, las des turpitudes et atermoiements des animateurs de la Transition, ne se fie plus à ces derniers qui ignorent ses souffrances sans fin et sa misère récurrente. Les raisons sont légion. Alors que les Kinois, pour ne citer que ce cas, sont contraints à prendre " la ligne 11 " - c'est-à-dire à aller à pieds, faute de moyens de transport en commun dans la capitale congolaise, le Parlement congolais de la Transition - dont les membres, par surcroît, ne sont pas des élus du peuple congolais -, a jugé utile et prioritaire de commander 600 véhicules " 4 x 4 " du Japon au profit des Mesdames et Messieurs les Parlementaires. Point ne m'est besoin de souligner qu'il s'agit, ici, d'une politique qui se caractérise par un manque manifeste de la notion de " l'intérêt général " et dont les titres de chapitres ont pour noms : l'exploitation éhontée, les pillages organisés du patrimoine national et des ressources minières et autres du pays au profit de l'étranger et de ses relais locaux. En dépit des paroles répétées à satiété et aux termes desquelles la RD Congo serait un " scandale géologique, un pays extrêmement riche ", un fait est et demeure vrai : le peuple congolais, extrêmement pauvre, croupit dans la misère la plus noire.
A l'exemple des peuples ukrainien, libanais, géorgien et bolivien, le peuple congolais doit, le " 30 juin " prochain, occupé les rues de Kinshasa et des grandes villes du pays en vue d'exprimer, pacifiquement, sa lassitude et son ras-le-bol par rapport à la " politique du ventre " en cours sous les Tropiques congolaises et exiger, jusqu'à la victoire finale, la fin de la Transition politique sous sa forme actuelle et le départ sans appel des tenants de la politique ci-haut décriée, c'est-à-dire leur substitution par ceux qui ont un projet de société et sont capables de conduire les Congolaises et les Congolais aux élections libres, démocratiques et transparentes.
Nous avons assez parlé là-dessus... Plus de 4.000.000 de morts, c'est trop. Le moment est venu de passer à l'action.
Berlin, le 21.05.2005