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« A partir de ce jour, je décide de déplacer mon quartier général et mon bureau de Kinshasa à Bukavu pour contribuer au retour d'une paix durable dans l'est et dans le reste du territoire national »...
Telle est la déclaration faite dernièrement par le Chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, à Bukavu (Sud Kivu) dans le cadre de son déplacement dans cette contrée qui continue à être victime de viols, d'assassinats et de rançonnement récurrents de la part des « forces négatives ».
Bien qu'il s'impose, à première vue, de savoir ce que signifie, dans cet ordre des choses, « mon bureau », nous nous devons d'avouer que nous avons été, à vrai dire, scandalisés par cette déclaration - si le mot n'était pas fort, nous aurions dit « intempestive » -, du Chef de l'Etat congolais. « Scandalisés », c'est bien le mot. Ce, d'autant plus que nous avons été et sommes toujours d'avis que la période de l'usage de « je » en relation avec l'avenir d'un pays comptant plus de 50.000.000 d'habitants est à jamais révolue - à moins que l'on veuille pérenniser la 2e République et son mépris permanent à l'endroit du peuple. En sus, nulle part au monde, une seule personne - Président de la République soit-elle -, ne peut s'attribuer cet imperium qui, dans le cas de figure, relève de la compétence du souverain premier, c'est-à-dire du peuple ou de ses représentants démocratiquement élus. Mais hélas ! Il y va, ici, de la RD Congo, un pays qui, dans plusieurs domaines, fait exception à la règle...
Pour mémoire : son prédécesseur, feu le Président Laurent-Désiré Kabila, n'avait-il pas de son propre chef envoyé le « Parlement », l'ACL-PT, se balader à Lubumbashi et délocalisé le haut-commandement des forces armées congolaises à Kisangani - abstraction faite volontairement, ici, du changement de l'appellation du pays après l'entrée de l'AFDL, ce « conglomérat d'... », de triste mémoire, dans Kinshasa ?
La raison servant de substrat , de soubassement à la décision du Chef de l'Etat congolais laisse plus d'un observateur perplexe : « mettre 'hors d'état de nuire' tous ceux qui menacent la sécurité dans cette partie de la République, en référence aux combattants hutus rwandais présents depuis onze ans dans les forêts des provinces du Nord et du Sud-Kivu ».
Que l'on cesse d'amuser la galerie et d'aller dans le puéril ... Par quelle magie, le transfert du bureau et du quartier général du Président de la République va-t-il changer le cours des choses dans cette partie du territoire national ? Il n'est un secret pour personne que le pouvoir central est bien présent dans cette partie de la République. Ce, à travers le « gouverneur de la province », pour ce qui a trait au pouvoir administratif, et (par) le commandant militaire de la région militaire, pour ce qui concerne les forces armées.
Nous nous permettons, à titre de rappel, d'évoquer, sans outrances polémiques, que le peuple congolais sait pertinemment que l'actuel Président de la République avait, dans le passé, commandé, à l'Est du pays, les troupes congolaises en guerre contre ceux qui avaient pris les armes pour combattre le pouvoir à Kinshasa à l'époque. Sans chercher ici à nous livrer à un exercice qui échoit aux historiens congolais, appelés ès qualités à cerner, décortiquer ce qui est en relation avec sa prestation, force est de reconnaître, sans outrage aux bonnes mœurs, qu'il n'y avait pas été un « homme de génie ».
Autrement dit, ce tapage médiatique poursuit un but totalement électoraliste et populiste. Ne l'a-t-il pas lancé à la veille du référendum sur le l'avant-projet de Constitution de la 3e République ? Une façon de dire que ce tapage ne sera pas suivi d'effets sur le terrain et restera, comme d'autres décisions annoncées tambour battant avant lui, un acte mort-né.
Berlin, le 18.12.2005