archiv.kongo-kinshasa.de ist eine Informationssite über die Demokratische Republik Kongo: Neben Seiten über das Land im allgemeinen und ein paar Fotos gibt es auch aktuelle Nachrichten und eine umfangreiche Sammlung von Dokumenten aus unterschiedlichen Quellen.
Das Land
Aktuelle Infos
Service
Un peu plus de 40 ans après les dernières élections démocratiques (1965) en RD Congo, les Congolaises et les Congolais conviés à se prononcer, le 18 et le 19 décembre 2005, sur la base des règles démocratiques, sur le projet de Constitution de la 3e République ont voté. Et ce, en dépit du déficit communicationnel qui avait caractérisé, en rapport avec la vulgarisation de ce texte fondamental, la période précédant le scrutin. Texte fondamental devant servir de corpus constitutionnel à la bonne gouvernance et au fonctionnement démocratique des Institutions du pays.
Le « Rassemblement pour le Non » (RPN en sigle), une plate-forme des forces politiques et sociales, au dire de la presse congolaise, vient de saisir le Procureur Général de la République en relation avec le non-respect de l'article 54 de la loi référendaire dans le chef de certaines personnalités politiques congolaises dont MM. Joseph Kabila, Azarias Ruberwa, Marcos Banguli, Vital Kamerhe, Kipolongo Mukambilwa... Il est reproché à ces dernières « d'avoir battu campagne en dehors de la période légale ». En sus, une requête dans laquelle la structure ci-haut citée, le « RPN », conteste les résultats du référendum et exige leur annulation a été déposée, pour soins appropriés, auprès de la Cour suprême de la Justice...
Selon les informations recueillies, ici, la majorité des votants, faute de documentation suffisante, n'avait pu, au préalable, prendre connaissance du texte à propos duquel elle devrait donner sa préférence. A cela s'ajoute, comme l'a souligné, avec véhémence, au détriment de la RTNC, le communiqué publié par la « Haute Autorité des Médias » (Ham) au lendemain du scrutin référendaire, le peu de possibilités de faire campagne accordé aux partis politiques et autres forces politiques et sociales, surtout à celles qui, respectivement, appelaient à voter « non » et à pratiquer le « boycott ».
Sur les 25.000.000 d'électeurs enregistrés, plus de 13.000.000 - environ 57 % d'électeurs, donc 43 % des « non-participants » -, se seraient rendus aux urnes. Le taux de ceux qui avaient voté « oui » s'élèverait à environ 83 % sur la base de participation de 57 % et de ceux qui avaient marqué « non » sur leurs bulletins de vote à environ 17 % - toujours sur la base de 57 % des participants. A ces taux provisoires - les chiffres définitifs tardent encore à tomber -, il convient d'ajouter le groupe des « abstentionnistes » ou « boycotteurs ». Ce qui, cependant, est et demeure vrai, c'est qu'il n'y a pas eu une participation massive au scrutin, une preuve a contrario par rapport à ce que d'aucuns s'étaient acharnés à annoncer juste après la fermeture des bureaux de vote. En sus, les listes d'électeurs n'avaient pas été affichées, à temps, dans tous les bureaux. L'on parle aussi, dans certains centres, du manque de matériel...
Ce qui, dans cet ordre des choses, continue, deux semaines après le scrutin, à étonner et à irriter, en tout sens, est le retard pris par l'annonce du résultat final, définitif du référendum.
Ne serait-il pas incomplet et, surtout, partiel et partial de notre part de nous arrêter à ce tableau, involontairement ou malgré nous négatif, si nous privions notre lectorat de ces quelques remarques qui s'imposent à l'attention. Une raison, en plus, dirions-nous, de les cerner dans le clair-obscur du crépuscule, selon la formule : c'est « à la chute du jour que la chouette de Minerve prend son envol ... ».
La première constatation est que le processus électoral qui vient de se dérouler dans le calme, c'est-à-dire sans incidents majeurs, ouvre la voie à une série d'échéances électorales que nous souhaitons libres, démocratiques et transparentes et qui vont, au-delà des clivages des uns et/ou des autres, déboucher sur l'établissement d'un Etat de droit et social en RD Congo. Ce qui, cependant, doit nous laisser dans la conviction est l'évidence selon laquelle la voie vers la paix effective et durable reste longue et les chausse-trapes posés par-ci par-là dans le processus électoral seront encore nombreux. Une seconde constatation est qu'« un nouvel acteur majeur » - pour paraphraser, ici, un Professeur émérite de l'Université de Kinshasa cité par « Radio Okapi » (18.09.2005) -, a émergé en relation avec le jeu politique en RD Congo ; id est : le peuple congolais.
La question qui reste posée - au-delà du référendum constitutionnel qui, de l'avis de moult experts, appartient au passé -, est celle de savoir si ceux qui avaient prôné le « boycott » en sont à leurs frais. Autrement dit, le Président national de l'UDPS était-il assez perspicace et se sentait-il concerné d'assez près dans l'idée de la politique qu'il se faisait pour entrevoir, dans le processus électoral appelé à déboucher sur la 3e République, les traits caractéristiques de cette 3e République et de son système propre ?
Au risque de répéter ce qui a déjà été dit et/ou écrit, il est vrai que, dans tout processus électoral, l'électeur, guidé par sa conscience et sa conviction politique ou autre, a trois possibilités pour indiquer, marquer sa préférence. Pour ce faire, il peut soit voter « oui », soit se prononcer pour un « non » ou encore refuser de participer au scrutin. Point ne nous est besoin d'ajouter que cela, c'est-à-dire cette liberté de décision reconnue à l'électeur, relève de son droit le plus légitime.
Il va sans dire que le Parti cher au « lider maximo », l'UDPS donc, en faisant campagne pour le « boycott » s'est, à première vue, auto-marginalisée et, par ricochet, privée, d'autant moins, d'exercer une influence, à la mesure de son poids politique et de son auréole avérée, sur les résultats du scrutin référendaire. Ce, au motif évident que le « boycott » n'est pas pris en compte dans le dépouillement des voix exprimées. C'est aussi dire, en termes clairs, que la position de l'UDPS, indépendamment des raisons qui l'ont dictée, est plutôt profitable au camp des « oui » et, par contre, désavantage le camp des « non ».
De là à conclure que la fille aînée de l'opposition congolaise reste enfermée dans une mentalité « de la chaise vide » par rapport à la Transition, il n'y a qu'un pas, excessivement politicien, que nous nous gardons de franchir. Car, à y regarder de plus près et sans gangue passionnelle, l'UDPS, jouissant d'un poids signifiant qu'elle a abandonné sur le bas-côté d'une politique dont elle garde seule le secret et la magie, est, en fait, en train de faciliter la tâche à certains candidats dont les chances auraient été quasi nulles si ce parti qui fonctionne et fait montre de sa bravoure depuis plus de 25 ans se serait impliqué dans le processus électoral en cours.
Le but de la politique étant la conquête du pouvoir ou sa conservation, quelle leçon devons-nous tirer de la position - nous ne le dirons jamais assez - légitime de l'UDPS ? Pour ce qui nous concerne, nous regrettons sincèrement et infiniment que ce grand Parti politique - par rapport auquel nous nous refusons, pour des raisons ayant trait à notre positionnement politique ou philosophique, de jouer les apologistes -, ait choisi cette voie dont, au risque de faire de redite, nous respectons la motivation qui l'a poussé à le faire.
Le suspense vient, au moment où nous étions sous presse, d'être levé. Dans son message des vœux à la population congolaise du 2 janvier 2006, le Président national de l'UDPS a demandé « l'assurance de crédibilité et d'équité à la Cei ». Est-ce le début ou un acte d'implication de ce dernier dans le processus électoral en cours ? Laissons le temps au temps..., dit-on.
Vers la fin de l'ex-République Démocratique Allemande, l'ex-Secrétaire Général du PCUS (Parti communiste de l'Union soviétique), M. Gorbatchev, que nous citons ici de mémoire n'avait-il pas rappelé aux dirigeants de l'ex-Allemagne de l'Est, dans le cadre des cérémonies commémoratives de la création de ce pays, que l'histoire finit toujours par punir les absents ? Nous nous devons, dans cet ordre des choses, de rappeler, ici, qu'il s'était agi de dernières cérémonies de ce genre pour la RDA : quelques jours après ces mots prémonitoires, le « mur de Berlin » s'était écroulé comme un château de cartes...
Berlin, le 3.1.2005