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La situation à l'Est de la République Démocratique du Congo devient de plus en plus préoccupante, bien que les yeux des autorités de Kinshasa soient fixés ailleurs. La personne qui sème le désarroi Serait, semble-t-il, un fils de la région connu sous le nom de Laurent Nkundabatware.
Toutefois, depuis septembre 2005, un mandat d'arrêt international a été lancé contre Laurent Nkunda pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et insurrection. Mais, ni la police, ni l'armée nationale moins encore les forces de maintien de la paix de l'Organisation des Nations Unies présentes dans le pays n'ont rien fait pour l'arrêter. Au regard de cette situation, un seul constat se dégage : le manque de volonté. Pourquoi y a-t-il manque de volonté ? Quel intérêt Nkunda incarne-t-il ? Certes, il y a un agenda caché.
Dans des investigations précédentes, Human Rights Watch avait mis en exergue des exécutions sommaires, des actes de torture, et des viols commis par des soldats sous le commandement de Nkunda à Bukavu en 2004 et à Kisangani en 2002.
Pour un bref aperçu de sa personne : Laurent Nkunda ,Tutsi de naissance (connu aussi sous le nom de Nkundabatware), serait né au Nord Kivu, et a rejoint les forces rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD-Goma) en 1998. Il a reçu une formation militaire au Rwanda, notamment au camp militaire de Gabiro, et il est devenu le commandant de la Septième Brigade des forces du RCD-Goma.
Beaucoup de griefs sont retenus à charge de cet officier supérieur, notamment : en mai 2002, Nkunda, ainsi que le Général Amisi, était au nombre des officiers du RCD-Goma responsables de la brutale répression d'une tentative de mutinerie à Kisangani où plus de 160 personnes ont été sommairement exécutées. Au cours d'un incident, les soldats sous les ordres de ce dernier ont ligoté, bâillonné et exécuté 28 personnes puis ont mis leurs corps dans des sacs lestés avec des pierres et les ont lancés depuis le pont à Kisangani. Après que les Nations Unies eurent commencé à enquêter sur ces crimes, Nkunda et ses plusieurs gardes armés sont entrés dans les locaux des Nations Unies et ils ont enlevé et battu deux gardes. Dans une autre occasion, le 3 juin 2004, des soldats de Nkunda ont violé en bande une mère devant son mari et ses enfants tandis qu'un autre soldat violait sa fille de trois ans.
Bien qu'impliqué dans les crimes, viols et massacres et foulant aux pieds la résolution 1565 du conseil de sécurité des Nations Unies, signé en date du 21 octobre 2004, Laurent Nkunda a été élevé au grade de général de l'armée régulière par le gouvernement congolais. Etait-ce une récompense pour ses crimes ? Se sentant renforcé dans sa nouvelle position, Nkunda et son lieutenant Jules Mutebusi ont pris d'assaut la ville de Bukavu le 2 juin 2005. Leur retrait avait fait l'objet d'une négociation avec les forces de maintien de la paix des Nations Unies. Un mois après le referendum constitutionnel, les forces négatives sous les ordres de Nkunda ont pris plusieurs villes du Nord-Kivu dont Tongo, Bunagana et Rutshuru. Après une accalmie suivant une démonstration de force par les troupes de l'armée nationale et des Nations Unies, les combats ont repris le 28 janvier dans le territoire de Rutshuru, entraînant la fuite des habitants qui restaient. Aussi longtemps que Nkunda sera libre, la population de cette partie du pays ne sera jamais en paix, et la déstabilisation de l'Est du pays continuera.
Pourquoi le gouvernement congolais n'arrive-t-il pas à mettre la main sur Nkunda ? A qui profite la déstabilisation de la partie Est de la RDC ? A qui profitent tous ces crimes ? Pour répondre à ces interrogations, il faut cerner les enjeux de la région. Nous vous livrons ici une réponse d'un officier supérieur de la Monuc. Interrogé par les enquêteurs de Human Rights Watch pour savoir pourquoi les forces de maintien de la paix des Nations Unies n'avaient pas aidé à arrêter Nkunda, un officier supérieur des Nations Unies a mentionné comme l'une des raisons les possibles répercussions de la part du Rwanda. Nkunda tout en se proclamant congolais, est donc un agent rwandais.
Nous voyons clairement que le gouvernement congolais bafoue, de fond en comble, la résolution 1649 du conseil de sécurité des Nations Unies du 21 décembre 2005 pour la simple raison que l'Union Européenne a mis des gros moyens à sa disposition ignorant la sécurité de territoires entiers à l'Est du pays.
Quant à Laurent Nkunda, ce dernier erre librement entre les montagnes de l'Est et le Rwanda. Au mois d'octobre, le général Gabriel Amisi, ancien collègue de Nkunda dans RCD-Goma et actuel commandant de la huitième région militaire du Nord Kivu, a dit aux enquêteurs de Human Rights Watch qu'il savait où se trouvait Nkunda mais n'a donné aucune explication sur le fait qu'il ne l'avait pas arrêté. Il est alors complice de Nkunda et mérite le même sort que celui-ci.
D'autres sources ont fait état de ses visites fréquentes à Goma, siège du gouvernement de la province du Nord Kivu et au Rwanda. Il est à constater que les autorités administratives de Goma ont pour maître Kigali et non Kinshasa.
Pour que la Croatie intègre la grande famille européenne, l'Union Européenne lui demande d'extrader tous les criminels de guerre. Toute la communauté internationale menace le HAMAS, après que ce mouvement eut remporté les élections palestiniennes, et promet la suspension de l'aide au cas où ce mouvement ne reconnaîtra pas l'existence de l'Etat d'Israël. Pourquoi la même pression n'est pas exercée sur les autorités de Kinshasa afin de mettre hors d'état de nuire, sans délai, le général déchu qui n'est ni plus ni moins qu'un terroriste au sens propre ? On ne peut pas au même moment financer une démocratie et soutenir des criminels de guerre sous mandat international. C'est pourquoi, l'arrestation de Nkunda s'avère prioritaire pour la paix et l'Etat de droit en RDC.
16.02.06, Kibulu Manzombi