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J'ai lu, comme beaucoup d'autres compatriotes, sur le web, le papier de TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA à l'intitulé « ma rencontre avec Kabila ».
Il est dans l'ordre des choses qu'un écrit public - comme celui ci-haut cité, en dépit de son caractère sentimental et, avant tout, flatteur - cette remarque semble faire la quasi unanimité de tous ceux qui ont eu l'occasion de le parcourir -, provoque des réactions publiques.
Le présent texte s'inscrit dans cette démarche...
Je me dois, d'entrée de jeu, de reconnaître que « ma rencontre avec Kabila » est écrite d'une plume alerte et brillante... Cependant, à la longue, on ressent un indéniable dégoût pour ce torchon ; et pour cause. L'auteur sacrifie - par excès d'admiration : en lui (Kabila) tout prend figure, et tout s'explique1 -, les réalités nationales criantes au prix de la mystification d'un homme dont la politique, si politique il y a eu, de ces dernières 5 années n'a pour caractéristique que la banqueroute généralisée, teintée de corruption à l'extrême, maintes fois épinglée, et aux conséquences inextricables et hypothétiques pour les générations présentes et à venir de notre pays tant meurtri.
Là où Monsieur le « Professeur » fait l'éloge, je continue, conformément à ce que nous crient les faits, à ne voir que foisonnement inintelligible et diversification désordonnée...
Il convient aussi d'ajouter, tout d'une haleine, que « ma rencontre avec Kabila » m'a renvoyé, comme je l'ai écrit dernièrement sur le web, inexorablement et tout droit à mes souvenirs d'école, c'est-à-dire à ce que le dramaturge allemand, Bertolt Brecht (1896-1956) avait mis sur scène, en relation avec les intellectuels de l'acabit du dernier Ministre de l'Information du régime moribond du Maréchal-Président, dans « das Leben des Galilei » (« la vie de Galilée »). Je cite : « des années durant, j'étais aussi puissant que les potentats. Et je mettais mon Savoir à leur disposition afin qu'ils en usent, qu'ils n'en usent pas. Ce, selon leur bon vouloir (leurs intérêts) ». Et B. Brecht de qualifier cette catégorie d'intellectuels d'un » genre d'inventifs nains (lilliputiens) qui se laissent louer (acheter) pour tout ».
« J'ai sacrifié ma jeunesse pour notre pays... », lit-on, entre autres, dans la hagiographie portant la signature du « Professeur » TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA. C'est l'interviewé qui le souligne, de façon frappante. N'avons-nous pas, ici, affaire à une redite, à un remake ? Pour ceux qui l'ont, peut-être, oublié, je m'empresse de remettre en mémoire que le Maréchal-Président avait l'habitude de le répéter à l'adresse du peuple « zairois » qui, par surcroît et pour ce faire, « lui devait tout... ».
Le Philosophe allemand, Friedrich Hegel (1770-1831) note, quelque part, que « les événements mondiaux d'importance notoire se produisent (...) deux fois ». Il avait, cependant, omis, au dire de Karl Marx (1818-1883), d'ajouter « une fois comme (une) tragédie, une autre fois comme (une) farce : Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre... ». J'ajoute, au vu de ce qui précède, Joseph Kabila pour Joseph-Désiré Mobutu.
Les ambitions du Sieur TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA sont clairement perceptibles : en s'érigeant en « zélé », c'est-à-dire en « kabiliste inconditionnel » - après sa présence remarquable au sein du RCD et sa fonction (agissante) de conseiller médiatique de P. Kagame lors des élections présidentielles au Rwanda -, il cherche carrément à re-faire surface.
Qui plus est : sa façon de saisir le réel congolais se veut le reflet de la non-prise de conscience volontaire du mal-être de notre pays (crise de société, crise des valeurs, manque d'idéal...). Manque de conscience qui, à son tour, découle des attitudes d'un certain « courant moteur et meneur » qui a fait sienne la vilaine habitude d'exhiber, sur tous les toits, la fâcheuse propension à laisser et à faire croire que ses qualités intellectuelles, ses vertus morales et éthiques ainsi que ses diverses capacités puissent avoir de signification légitime et fière en dehors du monde dont il est le produit. Ce faisant, il milite en faveur du « collaborationisme », affiche une attitude de complexe et se refuse à admettre les réalités de son univers.
A qui s'adresse TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA ? Au peuple congolais, bien sûr, à la fois témoin et victime de l'exploitation à sang et de la clochardisation du fait de ceux qui le gouvernent, oubliant pour les besoins de la cause, que le peuple rd-congolais, las d'avoir, dans le passé, oscillé entre divers courants de pensée et d'avoir, par ce fait, dispersé ses synergies au détriment de ses aspirations profondes, l'heure n'est plus à l'aventurisme et au suivisme aveugles. Autrement dit, il a cessé, au risque de me répéter, d'être le consommateur complaisant d'une certaine pratique politique pour laquelle l'Homme n'est pas au centre de la perspective.
En un mot : « ma rencontre avec Kabila » est écrite dans un style qui a toujours été et demeure celui de TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA, c'est-à-dire dans un style de vulgarisation et de publicité. Ne dit-on pas, avec raison : le style, c'est l'homme ? Ce faisant, qu'on y cherche ni histoire ni historien. On va au plus pressé, quand ce n'est pas au plus simple...
De là à dire que TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA veut effacer le temps, il n'y a qu'un petit pas vite franchi...
Berlin, le 28.2.2005
Iseewanga Indongo-Imbanda