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Le débat contradictoire - attendu avec grand intérêt par la population congolaise -, qui devait opposer les deux « rescapés » de la présidentielle du 30 juillet 2006, Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba, a été annulé, vingt quatre heures, avant sa diffusion en direct. La Haute Autorité des Médias (Ham) n'a pas « réussi à aplanir, après 5 heures d'intenses discussions, les positions diamétralement opposées présentées par les représentants des deux candidats ».
Trois modèles de format de débat télévisé étaient à la base des discussions :
Les représentants du candidat Bemba (« l'Union pour la Nation ») avaient plaidé pour une « confrontation en direct ». Selon eux, celle-ci a l'avantage de possibiliser aux téléspectateurs et, au premier chef, aux électeurs congolais de mesurer et de comparer, en direct, la maîtrise de la chose de la part des deux candidats à la magistrature suprême. La platte-forme de Kabila (« l'Alliance pour la majorité présidentielle ») avait avantagé « un enregistrement préalable séparé des questions posées préalablement par des journalistes ». Raison évoquée : « sécurité, gestion des émotions des candidats et conséquences qui peuvent en résulter en cas de dérapage ».
L'argumentaire ne tient pas, ne résiste pas à une analyse dégagée de gangues passionnelles. Ce, dans la mesure où les deux candidats s'étaient rencontrés, après les événements du mois d'août dernier, à deux reprises: lors de la réunion du Conseil supérieur de la défense et dans le cadre d'un « tête-à-tête » initié par le Ciat. Pourquoi n'avait-on pas parlé, à l'époque, de la « sécurité » et de quoi sais-je encore ?
De tout temps, l'on n'a de cesse de parler du caractère de « l'Etat de droit » de la 3e République congolaise, c'est-à-dire de l'Etat qui naîtra à la fin du processus électoral en cours en RD Congo. « Un Etat de droit » bâti selon la devise « tous les Citoyens sont égaux devant la loi » et dans lequel seul la loi prime, fait foi.
A titre de rappel, force est de souligner que le duel télévisé avant le second tour de la présidentielle fait l'objet d'un article de la « Loi Electorale » (art. 112) adoptée par le Parlement de transition :
« La Haute autorité des médias organise, en sus du temps d'antenne attribué à chacun de deux candidats demeurés en lice au second tour de l'élection présidentielle, des débats radiodiffusés ou télévisés contradictoires, qui permettront à chacun d'entre eux d'intervenir ».
« Le nombre, la durée, les horaires des émissions ainsi que les modalités pratiques de leur réalisation sont déterminés par la Haute autorité des médias en concertation avec la Commission électorale indépendante ».
La position de la Haute Autorité des Médias, par rapport au cas sous examen, étonne à plus d'un titre d'autant plus qu'elle s'était montrée, il n'y a pas longtemps, sans compromis, voire inquisitrice, vis-à-vis des médias et des politiques dont le comportement était contraire à l'éthique électorale.
Il en est de même du silence quasi sépulcral de la Cour suprême de justice qui, selon des dispositions légales en vigueur en RD Congo, a les attributions dévolues, sous d'autres cieux, à la Cour constitutionnelle...
Etant donné que l'article 112 de la Loi Electorale ne laisse place à aucune interprétation (extrapolée) dans le sens des trois modèles de format de débat télévisé proposés par la Ham et eu égard à la définition selon laquelle un débat participe d'une discussion animée entre deux interlocuteurs qui donnent leurs opinions opposées ou concurrentielles sur un sujet donné, il se pose la question de savoir si la Haute Autorité des Médias congolaise ne cherche pas, à travers sa démarche insolite, à manipuler le susdit article 112 en vue de le mettre en accord avec le souhait de la platte-forme du candidat Kabila, savoir ne pas prendre part au duel télévisé (contradictoire) ?
Puisqu'il n'est nulle part, dans la Loi Electorale, fait allusion à la concertation entre les candidats avant le débat contradictoire (télévisé), mais entre la Haute Autorité des Médias et la Commission Electorale Indépendante, il se pose une autre question, celle de savoir pourquoi la Ham n'a-t-elle pas imposé une « confrontation directe ». Faut-il, au risque de faire de redite, souligner que la vconfrontation directe ». épouse le principe de « débat contradictoire » fixé par l'article 112 de la Loi Electorale ?
De l'avis des connaisseurs de la scène politique congolaise, il était, dès le début, clair qu'il n'y aura pas de débat télévisé. Ce, nonobstant les déclarations (fracassantes) faites, ci et là, par les cadres de « l'Alliance pour la majorité présidentielle ».
Il est aussi vrai que la Loi Electorale - une Loi dont les géniteurs étaient convaincus du succès du candidat Kabila au premier tour de la présidentielle -, n'a, en réalité, qu'un caractère symbolique. Face à la réalité des urnes, réalité qui a imposé un second tour et, par ricochet, conformément aux dispositions légales, le « débat contradictoire », il ne restait au candidat Kabila que la possibilité de se soustraire à un « face à face » (contradictoire) télévisé. Le contraire aurait été un blâme, pour ne pas dire un suicide politique. Ne fait-il pas défaut, au dire d'aucuns, d'éloquence et de formation de base?
Berlin, le 29.10.2006