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L'élection des gouverneurs de province marque, après les scrutins de l'année dernière, la fin d'une chaotique transition politique entamée, après une guerre meurtrière de plus de 5 ans, en 2003. Force est de reconnaître, dans cet ordre des choses, que « l'Alliance de la majorité présidentielle », proche du Président Joseph Kabila, a conforté sa majorité absolue au sein des institutions électives de la IIIe République, en remportant huit des neuf postes de gouverneurs de province mis en compétition.
Au dire de notre correspondant à Kinshasa, il y a deux raisons majeures qui expliqueraient le raz-de-marée réalisé par l'Alliance de la majorité présidentielle ou, c'est selon, la descente aux enfers du camp politique opposé : le malaise au sein de l'Union pour la Nation, malaise causé par le fait que le MLC n'ait pas su composer avec les autres membres de la plate-forme chère au « Chairman » dans l'alignement des candidatures. Et l'AMP en a profité pour corrompre.
Certaines voix, et non de moindres, (se) posent la question de savoir si l'AMP peut se réjouir de cette victoire écrasante ou bomber le torse après ce succès obtenu dans les conditions, ci dessus, décrites. Par rapport à l'élection sénatoriale, l'on a parlé de l'achat des voix et des consciences, pour ne pas faire mention ici du vocable « corruption », dont ont été l'objet les grands électeurs et qui avait caractérisé l'élection de certains membres de la chambre haute du Parlement. Certains des candidats malheureux à l'élection sénatoriale n'ont pas hésité à réclamer la rétrocession du « prix payé » (« billets verts », motos...) aux députés provinciaux en vue d'influencer leur choix. Ce, en recourant, parfois, à la force ou en menaçant d'en faire usage. Conséquence : certains des députés provinciaux « achetés » ont eu peur et préféré ne pas rester à la maison ou y passer la nuit.
La « corruption » est confirmée par l'évidence que certains des sénateurs élus avaient été rejetés par le peuple à l'échelon national et au niveau provincial dans le cadre de l'élection directe, au premier degré des députés nationaux. Pour mémoire : aussi bien les sénateurs que les gouverneurs et leurs adjoints sont, aux termes de la loi électorale en vigueur, élus, au second degré, par les députés provinciaux.
Depuis lors, l'on observe, dans cet ordre des choses, une certaine irritation dans la province du Nord Kivu où le vote des sénateurs est remis en question (La Référence plus, 27.01.07). Le mouvement spirituel, Bundu dia Kongo, demande, purement et simplement, la démission des députés provinciaux (Bas Congo) pour avoir « vendu » leurs voix au plus offrant...
Une question ne cesse de nous hanter : comment expliquer l'élection des candidats de l'AMP à la tête des gouvernorats dans les provinces où l'Union pour la Nation de Jean-Pierre détient la majorité absolue au sein des assemblées provinciales ?
Ne serait-il pas indiqué au cas où il se confirme que la corruption a bien eu lieu de traduire les « corrupteurs » et les « corrompus » devant la justice ou d'annuler, purement et simplement, l'élection de ceux qui ont recouru au dessous-de-table pour se faire élire ? La question qui s'ensuit est celle de savoir si « l'achat des voix et des consciences » s'accommode au programme de gouvernement pour les cinq années à venir contenu dans le discours d'investiture du Président Joseph Kabila ? Programme dont la lutte contre la corruption constitue une des priorités majeures. La « Linelit » (« Ligue nationale pour les élections libres et transparentes ») se dit déçue et exige l'intervention énergique du Chef de l'Etat en vue de mettre fin à la dépravation des mœurs, entendez la corruption rampante, en RD Congo.
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Ce qui, il y a quelques jours, portait le cachet de simple rumeur ou d'humeur, dans les rues de la capitale, par rapport à l'interdiction infligée aux Députées, habillées en pantalon, de prendre la parole au perchoir de l'Assemblée Nationale vient d'être confirmé par le règlement d'ordre intérieur du Parlement national. Ce, en dépit de la protestation énergique des concernées et d'un petit nombre de leurs collègues hommes. L'on se demande, avec raison, si l'époque de la 2e République sous Mobutu a refait, à travers la petite fenêtre, refai6t surface, époque au cours de laquelle le port de cravate par les hommes et du pantalon par les femmes était interdit (Journal du Citoyen, nr. 66).
Le Premier vice-Président de l'Assemblée Nationale, l'honorable Lutundula, a parlé, dans cet ordre des choses, de « talibanisation ». Mme Vicky Kitumwa, Députée et militante de longue date de défense des droits de la Femme, invite ses collègues masculins à contrôler, à « gérer leurs pulsions sexuelles ».
Nous ajoutons : la Cour Suprême de Justice doit s'activer et mettre fin, sans tarder, à cette violation flagrante du principe de l'égalité des sexes reconnu et garanti par la Constitution de la 3e République congolaise.
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Il y a quelques jours, le Ministre congolais de l'intérieur a rendu publique une décision, déjà existante, interdisant aux personnes privées, c'est-à-dire n'assumant pas des fonctions officielles, d'avoir des voitures avec « vitres teintées ». Raison évoquée: « même en Europe, on trouve rarement des vitres fumées, parce que l'opacité, c'est une culture de cache-cache. Or, la démocratie, c'est la transparence » (sic).
Sans outrances polémiques, nous nous empressons de préciser que « l'on trouve rarement des vitres fumées en Europe » pour d'autres raisons que celles évoquées par le Ministre congolais de l'intérieur - par exemple, celle ayant trait au climat européen qui fait que les vitres fumées n'y soient pas nécessaires ou à la protection des « stars » dont les voitures, une fois l'occupant découvert, peuvent être, à tout moment, prises d'assaut par les fans. Pourquoi les « officiels » congolais se cacheraient-ils derrière les vitres fumées? Quelle relation existe-t-elle entre « vitres feutrées » d'un véhicule privé et « transparence dans la démocratie » ? En ce sens, la « transparence » doit, ici, être mise en relation, avec les « pouvoirs publics ». Croit-il, sérieusement, que cette mesure inique va mettre fin à l'insécurité rampante en RD Congo ?
En un mot: la décision du Ministre congolais de l'intérieur ne serait-elle pas un morceau choisi pour la mise en scène d'un sketch du « théâtre de chez nous » ?, allions-nous ajouter, si mot n'était pas fort...
Berlin, le 01.02.07