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Kabila doit sévir pour démontrer de la poigne à ses parrains wallons; c'est à cette condition qu'il pourrait mériter davantage d'appui et de respect des nostalgiques du Congo belge. C'est ce que laissait croire Mme Braeckman, dans un de ses blogs, au lendemain de la précédente attaque de la résidence de Bemba.
Le président a peut-être démontré de la poigne à ses parrains belges, mais il a aussi prouvé qu'il était un chef sans parole, sournois, et sanguinaire. Sans parole parce qu'il n'a pas respecté sa promesse, sur la tribune onusienne, de veiller à ce qu'il n'y ait plus jamais de confrontations armées dans nos villes; il en a plutôt été l'auteur. Sournois puisqu'il s'est permis de rendre une visite de courtoisie à Bemba, laissant croire à une hauteur de sa part, alors qu'il savait qu'il attenterait à sa vie dès la prochaine opportunité. Sanguinaire puisque ses troupes viennent d'assassiner plus de 500 congolais, en l'espace de deux mois seulement, dans des conflits mineurs qui auraient pu se régler sans violence. Plus de 500 morts en quelques jours, sans enjeu majeur, est un bilan rare que même les Israéliens ne se permettent pas contre leurs pires ennemis et avec des moyens beaucoup plus importants. Il faut vraiment avoir voulu massacrer et c'est cela être sanguinaire. Il n'y a définitivement rien à espérer de Kabila.
À peu près la moitié de Congolais, et probablement la quasi-totalité de « l'élite », auraient certainement aimé s'être trompées sur Kabila, mais la réalité semble dépasser les appréhensions les plus pessimistes. Non seulement que la troisième République n'est pas partie du tout et que les élections ont bel et bien été manquées mais il semble qu'il n'y a personne, dans l'équipe présidentielle et gouvernementale, intéressée à rattraper ce départ raté. Personne capable de s'élever à la hauteur des « intérêts supérieurs de l'État », personne avec assez de conviction démocratique et de lucidité pour replacer le respect des populations au centre des préoccupations politiques, personne pour maintenir le focus sur les conditions d'implantation d'un État de droit. C'est donc pire que ce qui était à craindre, il n'y a pas que de l'incompétence et de l'inexpérience qui détruisent mais beaucoup de malfaisance aussi, une envie de détruire pour se venger, pour narguer, pour humilier, pour dominer. D'habitude des démocrates s'obstinent à séduire des électeurs hostiles, à démentir leurs détracteurs, à retourner l'opinion pour eux, à gagner le pari de l'unité et du développement, à rencontrer les attentes des citoyens. Mais cela requiert des références expérientielles, morales, intellectuelles, spirituelles, etc. évocables qui ne se constituent que par des efforts volontaires et soutenus sur plusieurs années. Voilà pourquoi partout dans le monde, au moment de choisir des chefs politiques, on commence par jauger les capacités intra personnelles des candidats; c'est la raison d'être des campagnes houleuses mais non violentes qui permettent de les révéler aux électeurs afin qu'ils puissent, par exemple, détecter ceux qui présenteraient une apparente dangerosité en raison, par exemple, de la compréhension douteuse qu'ils auraient de la chose politique. Cet exercice ne fonctionne évidemment que si le jeu se joue sainement. Alors la voix de Dieu, s'exprime à travers le peuple. Un peu comme la main invisible agirait positivement sur l'efficacité économique en situation de saine concurrence. Cela n'a évidemment pas été le cas en RDC, certains médiateurs belges ayant aidé à trafiquer le processus.
Ce qui est fait est fait, dirait-on. D'accord, mais où peut bien aller la RDC avec autant de dirigeants politiques incompétents, sans repères de valeurs démocratiques, sans expérience de direction, peu motivés à construire un État de droit et même sans cause politique à défendre ? Et comme pour s'assurer de bien manquer leur coup, ils semblent s'être sélectionnés principalement dans les mêmes moules. Ainsi ils sont certains d'être toujours d'accord, entre eux, même avec les options les plus déraisonnables qui puissent s'imaginer. Certains tuent pendant que d'autres accusent des victimes. Personne ne s'offusque de rien. Au moindre énervement, on sur réagit tous ensemble, on massacre, on séquestre, on mixe, on expulse, pendant que des voisins révisent les frontières du pays. Des valeurs qui étaient peut-être à l'envers du temps de Mobutu ont tout simplement foutu le camp, fini. Frontières nationales ? Pas grave. Opposition ? Pas question. Priorité ? Le pouvoir, pour la jouissance.
Le premier ministre reste aussi muet qu'il l'a toujours été, de même que son patron. Aucun réflexe apparent de responsabilité politique. D'ailleurs, aucune politique crédible n'a encore été rendue publique sur quoi que ce soit. Les Affaires Étrangères et l'Armée, par exemple, sont assumées vaille que vaille, sans cible, par des parlementaires, des généraux, le ministère de l'intérieur, etc. et aucune explication n'est fournie à personne, sur aucune décision, à moins qu'on se contente des avis du chef de la MONUC ou de ceux de certains commissaires européens, par ailleurs suspectés de truander la RDC. L'un d'eux, Louis Michel, a même annoncé le financement de la bonne gouvernance en RDC. On a envie de lui demander : combien ça coûte la moralité politique, la non violence, l'intégrité, le respect des autres ? Il faut combien pour (ne) pas tuer ?
Un régime capable de massacrer aussi facilement sa population, de détruire et d'enfermer des opposants, d'exiler un sénateur, ancien vice-président de la République, n'est sûrement pas capable de trouver en lui des ressources nécessaires pour transformer un État défaillant en un État de droit.
Ce régime est là pour d'autres raisons, que le développement démocratique de la RDC, ou même sans raison. Il n'y a rien à espérer de ses dirigeants actuels qui ne s'y attendent sûrement pas non plus. Mais leur incompétence est leur vraie ennemie et il faut éviter de leur donner l'opportunité de la masquer, par des cafouillages. Laissez-leur le temps de se trouver seuls face au mur de la connerie où ils se rendent naïvement, misant sur le support présumé infaillible de parrains wallons.
Les opposants à ce régime doivent évidemment donc continuer d'agir pour l'évincer mais en prenant leur temps, le temps aussi pour une bonne partie de la population congolaise et des « parrains » d'apprécier leur choix...
GNB
Nous remercions l'auteur dont le nom est connu par la rédaction d'avoir mis son papier à la disposition de www.archiv.kongo-kinshasa.de pour publication.