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La légendaire versatilité des politiques congolais s'est de nouveau manifestée lors de l'élection du Président du Sénat. Contre toute attente, le candidat de l'Alliance pour la Majorité Présidentielle qui, pourtant, dispose d'une majorité numérique, en dépit de la désolidarisation du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, dans la Chambre haute du Parlement congolais, n'a pas été élu. C'est, plutôt, le Sénateur Kengo wa Dodo, indépendant et proche de l'Union pour la Nation - n'avait-il pas appelé à voter pour Jean-Pierre Bemba au second tour de l'élection présidentielle de l'année dernière ? -, qui va occuper le perchoir du Sénat congolais.
Une autre surprise est l'élection de Lola Kasanga (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) au détriment de Marie-Claire Kikontwe (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie/Alliance pour la Majorité Présidentielle). Surprise à laquelle s'ajoute le succès de Mabaya Sizi Amine (Convention des Démocrates Chrétiens/Union pour la Nation/Opposition) sur Pius Issoyongo (Parti Démocrate Chrétien/Alliance pour la Majorité Présidentielle).Pour rappel : le bureau définitif du Sénat se présente de la manière suivante : Président, Kengo wa Dodo (« indépendant »), 1er vice-Président, Mokolo wa Pombo (Alliance pour la Majorité Présidentielle) ; 2e vice-Président, Losembe Bakatwanyele (Alliance pour la Majorité Présidentielle) ; Rapporteur, Mutinga Mutsishayi (Alliance pour la Majorité Présidentielle) ; vice-Rapporteur, Lola Kasanga (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) ; Questeur, Mabaya Sizi Amine (Convention des Démocrates Chrétiens) ; vice-Questeur, Ignace Ndebo (Alliance pour la Majorité Présidentielle).
Force m'est de constater et de signaler que le bureau élu du Sénat compte trois anciens mobutistes : Kengo wa Dodo, plusieurs fois Premier Ministre, Ministre des Affaires Extérieures et Ambassadeur sous la 2e République ; Losembe Bakatwanyele, plusieurs fois Ambassadeur, Ministre et Membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire de la Révolution ; Mokolo wa Pombo, plusieurs fois Ambassadeur et Ministre, responsable des services de sécurité sous la 2e République.
L'autosatisfaction ostentatoire, à la suite de leurs victoires à tous les niveaux des scrutins, que l'Alliance pour la Majorité Présidentielle et alliés avait affichée lors des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de province comme aussi des membres des commissions permanentes de l'Assemblée Nationale s'est estompée ; et pour cause. Le cartel politique proche du Chef de l'Etat congolais a perdu, du fait de l'échec de son candidat au perchoir du Sénat, toute possibilité de placer un de ses membres à la tête du pays comme Président intérimaire « en cas de vacance pour cause de décès, démission ou tout autre empêchement définitif » (selon la Constitution) à la tête de l'Etat.
Qui plus est : la pratique consistant à profiter des voix du camp politique adversaire dont l'Alliance pour la Majorité Présidentielle avait tiré parti lors des élections des gouverneurs et vice-gouverneurs de province a joué cette fois-ci en sa défaveur. La cause de l'imprévisibilité politique dont vient d'être victime l'Alliance pour la Majorité Présidentielle trouve son explication dans les alliances conclues avant les élections - alliances ne se basant pas sur un programme politique ou sur un projet de société. Le but poursuivi était le pouvoir pour le pouvoir...
Certains observateurs de la scène politique congolaise avaient déjà parlé, au moment des tractations en vue de la composition du gouvernement et de la mise en place des animateurs des institutions nationales, des dissensions au sein de l'Alliance pour la Majorité Présidentielle et alliés au motif que certains poids lourds de cette coalition - que d'aucuns appellent déjà une coalition virtuelle -, ne figuraient pas sur la liste des ministrables ou d'éventuels occupants des postes à pourvoir...
Il convient de rappeler, dans cet ordre des choses, que trois Sénateurs de l'Alliance pour la Majorité Présidentielle, contournant la discipline de la coalition majoritaire et contrairement aux consignes de leur regroupement politique, avaient postulé la présidence du Sénat. Suite à des pressions ..., entend-on dire, ils avaient retiré leurs candidatures.
Etant donné qu'il s'agit ici des personnalités politiques, qui du point de vue géopolitique, jouissent d'une certaine influence ou d'une certaine popularité au niveau de leurs terroirs respectifs, il se pose la question de savoir si elles n'auraient pas, en retour, fait usage de l'une ou de l'autre pour couler ou laisser tomber le candidat de l'Alliance pour la Majorité Présidentielle. Cet échec de faire élire son candidat à la tête du Sénat est-il en rapport avec la réalisation des buts que l'Alliance pour la Majorité Présidentielle s'était fixés, à savoir faire hisser le candidat Joseph Kabila à la magistrature suprême et obtenir la majorité absolue dans les institutions issues des élections en RD Congo ?
Je ne saurais répondre à ce questionnement...
Il est, cependant, grand temps que l'Alliance pour la Majorité Présidentielle et alliés se ressaisissent et mettent, sans tarder, sur pied un programme politique qui mérite cette appellation et une commission permanente devant passer au coupe-coupe, sans complaisance, tous les points litigieux en relation avec ce qui a trait à la gestion de la chose publique en RD Congo. A défaut de le faire, ils risquent de sombrer dans l'insignifiance politique d'où elles ne sortiraient pas de si tôt...
Berlin, le 14.05.07