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La réforme gouvernementale annoncée avec fracas et attendue depuis plusieurs mois est là. Les noms des Ministres ont été annoncés dans la nuit de samedi à dimanche (25/26.11.07).
D'entrée de jeu, force m'est de faire remarquer que le nombre des membres du gouvernement central a été revu à la baisse. Contrairement au premier gouvernement, avec 60 Ministres, l'actuel n'en compte que 45. En ce qui concerne le rapport des forces, le PPRD, parti cher au Chef de l'Etat congolais, est surreprésenté avec 14 Ministres et Vice-ministres, suivi par le PALU (4 Ministres), parti du Premier Ministre Gizenga.
Ce dégraissement a pour conséquence la diminution du nombre des Ministres d'Etat. En lieu et place des 6 dans le cabinet sortant, l'actuel n'en comprend que 3. Il convient aussi de signaler que 12 Ministères ont été fusionnés et réduits à six. Ce qui va, sans doute aucun, conduire à la diminution des dépenses relatives aux émoluments des Ministres et aux traitements de leurs collaborateurs pléthoriques. Une économie au profit de la caisse de l'Etat, allais-je ajouter...
Point n'est par contre pas besoin de rappeler, à la suite d'un article publié hier par un quotidien kinois, que le gouvernement Lumumba (1960) n'avait aligné que 11 Ministres et 1 Secrétaire d'Etat...
Un coup d'œil sur le tableau synoptique des membres du gouvernement sortant indique que les ressorts importants n'ont pas changé de titulaires : ¾ des Ministres ou, comme on dit sous les Tropiques congolaises, les « poids lourds du gouvernement » ont gardé leurs postes. Parmi ces derniers, on relève aussi ceux dont la prestation dans le passé n'était pas brillante. Le Ministre d'Etat, en charge de l'intérieur et de la sécurité, n'a pas réussi à rétablir l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national. Sous son autorité directe, l'armée et la police ont assassiné plus de 100 manifestants d'une secte politico-religieuse dans la province du Bas Congo qui étaient descendus dans les rues pour exprimer leur mécontentement en relation avec l'élection contestée du gouverneur de cette entité provinciale. Il convient de rappeler que le nom du Ministre d'Etat dont il est question ci haut avait été cité dans le rapport du Panel des experts des Nations Unies sur l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RD Congo. Il en est de même du Ministre de la Défense Nationale. Il n'a pas été en mesure de mettre fin à l'occupation d'une partie du territoire national (province de Bandundu, Kahemba) par des soldats angolais. Les troupes du Général tutsi déchu, Laurent Nkundabatware, continuent à semer la terreur et à commettre des actes déshumanisants et abjects à l'Est du pays.
Certains observateurs de la politique congolaise se posent des questions en rapport avec les capacités du Premier Ministre à réaliser, à mettre en exécution son programme présenté devant l'Assemblée Nationale au mois de février 2007 : amélioration des infrastructures, création d'emplois, réforme des secteurs de l'éducation et de la santé, fourniture d'eau et d'électricité. Ils se réfèrent, pour ce faire, au silence légendaire du Chef de l'Exécutif congolais face aux événements de grand intérêt national de ces derniers mois (assassinat évoqué des manifestants dans le Bas Congo, combats massifs qui avaient opposé au mois de mars dernier les Forces Armées de la RD Congo aux soldats congolais commandés à la protection de l'ancien Vice Président et Chef de l'opposition, Jean-Pierre Bemba., situation militaire alarmante dans la province du Nord Kivu, désastreuse situation sociale et économique de la population, attitude méprisante et indigne d'un Ministre qui avait fait tabasser dans son cabinet deux journalistes par des policiers commis à sa protection etc.
Alors que tout le monde s'attendait au limogeage pur et simple de ce dernier du gouvernement, il vient, l'impunité exerçant son imperium, tout carrément d'être permuté.
Je m'empresse, en relation avec le silence quasi sépulcral de M. Gizenga, de remettre en mémoire l'époque où, ès qualités Chef du gouvernement de la « République populaire du Congo » (1960), après l'arrestation et l'assassinat de Patrice Emery Lumumba, il s'était établi à Stanleyville (province orientale). Il « se cachait, sortant rarement de sa tanière, protégé par une cohorte d'horribles femmes casquées, et ne recevant personne ». Il ne faisait pas non plus des déclarations sur les événements politiques de l'époque. Qui a dit que « l'histoire ne se renouvelle pas » ?
La publication de la liste du nouveau gouvernement vient, 48 heures après, de délier certaines langues - avant tout dans les rangs de « l'Alliance de la Majorité Présidentielle », proche du Chef de l'Etat congolais, où l'on critique le fait que le remaniement ait eu lieu sans consultations, au préalable, entre les coalitionnaires. D'aucuns, parmi ces derniers, évoqueraient la sortie, le départ de la majorité parlementaire. Nous citons, ici, le « Mouvement social pour le Renouveau » (MSR) qui constitue la quatrième force politique, avec ses 24 Députés, au sein de l'Assemblée Nationale et dont le Président a perdu son titre de Ministre d'Etat et, de ce fait, n'occupe, protocolairement, que le 12e rang.
On n'a pas sûrement manqué de se mordre les doigts au sein de l'opposition aussi bien parlementaire qu'extra parlementaire d'autant plus que certains de ses membres avaient espéré que le Président Kabila et son Premier Ministre, imitant Sarkozy, allaient faire appel à celle-ci pour faire partie du gouvernement. C'était ne pas compter avec les caciques de l'AMP et alliés qui disent haut et fort : nous avons gagné les élections, nous gouvernons seuls...
Tout compte fait, le remaniement gouvernemental ne répond pas aux attentes de la population congolaise qui, faisant confiance à ce qui avait entouré et accompagné l'annonce de cet événement que l'on avait annoncé dévastateur, s'attendait à voir de nouvelles figures, porteuses de nouvelles idées et d'un élan innovant, intégrer le gouvernement. Peut-être le Président de la République et le Premier Ministre se sont laissé guider par le principe selon lequel « on ne change pas une équipe qui gagne ». Le premier gouvernement Gizenga mérite-t-il l'appellation « une équipe qui gagne » ?
Berlin, le 29.11.07