archiv.kongo-kinshasa.de ist eine Informationssite über die Demokratische Republik Kongo: Neben Seiten über das Land im allgemeinen und ein paar Fotos gibt es auch aktuelle Nachrichten und eine umfangreiche Sammlung von Dokumenten aus unterschiedlichen Quellen.
Das Land
Aktuelle Infos
Service
Il y a un peu plus de quatre semaines, le peuple congolais avait été appelé, convié, en l'espace de quelques heures, à « oublier le passé et à se consacrer, désormais, à l'avenir ».
Je me réfère ici aux deux discours tenus, au début du mois d'août dernier : l'un par le Président rwandais, Paul Kagame, lors de son court séjour à Goma, et l'autre par la Secrétaire d'Etat américaine, Mme Hillary Clinton, à Kinshasa.
Il convient de rappeler, dans cet ordre des choses, que l'un de ceux qui invitent le peuple congolais « à oublier le passé » ne le fait pas, ne le pratique pas dans son propre pays. Suivez mon regard...
Dans mon patois, il y a un proverbe qui dit, je cite, « certaines vérités blessent, mais elles valent d'être dites et répétées jusqu'à ce qu'elles se traduisent en principes nouveaux et comportements conséquents... » (fin de citation).
Partant de ce qui précède, je me permets de poser la question de savoir ce qu'il advient aux peuples qui, pour une raison ou une autre, oublient le passé et ignorent leur histoire. Une seule réponse est valable : ils restent esclaves à perpétuité...
Il est, ça et là, question, ces derniers temps, de la « réconciliation rwando-congolaise », réconciliation portée, mordicus et exclusivement, par deux personnes : les Présidents rwandais et congolais. A mon humble avis, il serait indiqué, d'un côté, de dépersonnaliser la « réconciliation rwando-congolaise » - si réconciliation a eu lieu -, et, de l'autre, de la transposer dans le rapprochement des deux peuples condamnés à vivre en voisins. Ce, d'autant plus que le risque est grand de voir cette « réconciliation décrétée » voler en éclats au cas où les deux dirigeants actuels des deux pays ne seraient plus au pouvoir.
Point ne m'est besoin d'ajouter que la méfiance, la défiance du peuple congolais vis-à-vis de son voisin rwandais est et reste, pour des raisons évidentes, vivante et immense. Ce, en dépit du rétablissement des relations diplomatiques entre le Rwanda et la RD Congo, en dépit de la visite du Chef de l'Etat rwandais à Goma et en dépit de la réactivation de la CEPGL... Ne serait-il pas, compte tenu de ce qui précède, que celui ou ceux qui portent la responsabilité de ce que le peuple congolais a été, dans son corps défendant, contraint à subir, ces dernières années, et continuent à subir fassent acte de repentance avant de parler de l'avenir des relations rwando-congolaises ou de « réconciliation » ?
Au niveau de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), un accord sur la libre circulation des personnes et des biens a été, dernièrement, signé - un accord qui devait prendre effet, si mes souvenirs sont encore bons, à partir du 1er septembre dernier. Peut-on, au fait, mettre en vigueur cet accord alors que l'administration, pardon, l'Etat n'existe pas en RD Congo ? Ne cherche-t-on pas, à travers cette précipitation véhiculant l'amateurisme de ceux qui croient contrôler le réel congolais, à laisser grandement la porte ouverte au trafic et autres formes d'exportation illégale des ressources naturelles, minières et autres de la RD Congo ?
Il est hors de question que le peuple congolais puisse oublier, dans le contexte actuel, le chapitre tragique de son histoire, chapitre qui s'est terminé, jusqu'ici, par un génocide. Ce, au motif évident que les cicatrices des atrocités dont il est victime, plus de 5 millions de morts, continuent à être visibles et douloureux.
Comme l'a écrit un quotidien publié à Kinshasa (Le Potentiel, 10.09.2009), les deux rapports que vient de publier une agence de l'ONU, au courant de la semaine qui vient de terminer sa carrière, « le décompte (des victimes, NDLR) n'est pas encore clos et que si des dispositions utiles sur le plan politique, militaire et juridique ne sont pas prises, maintenant, il y aura d'autres crimes contre l'humanité ».