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Ma surprise fut grande, il y a quelques semaines, lorsque j'ai entendu citer le nom de M. l'Abbé Malu-Malu pour la candidature à la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Et pourtant, cet ecclésiastique et son équipe étaient sortis, sur la pointe des pieds, de la Commission Electorale Indépendante (CEI) à la suite des couacs autour des cartes d'électeurs, de la liste électorale et du décompte des résultats des élections de 2006. Couacs qui avaient été la source d'une épreuve de force entre les forces militaires des deux protagonistes du 2e tour de l'élection présidentielle à Kinshasa.
Je me suis dit que la citation de M. l'Abbé Malu-Malu comme candidat à la succession de M. le Pasteur Ngoyi Mulunda à la tête de la CENI ne pouvait être qu'un ballon d'essai lancé, par je ne sais quelle chapelle ou think tank, pour sonder l'opinion congolaise. Dans la foulée, on nous sortira, à la lueur du coucher du soleil, l'opportunité qui s'impose, cette fois-ci, de placer, au nom d'un certain équilibre confessionnel congolais, à la tête de cette institution d'appui à la démocratie une personnalité de confession musulmane ou kimbanguiste. Il s'est agi, encore une fois, d'un ballon d'essai. Et pour combler les fausses pistes, la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) fera sienne l'incompatibilité évoquée par Vatican qui interdit aux ecclésiastiques ou religieux congolais de « siéger dans les institutions politiques de la RD Congo, à moins qu'ils aient, au préalable, la dérogation de leurs évêques de tutelle ».
Comprenne qui pourra ou voudra... !
Fallait-il se focaliser sur la complémentarité ou l'antagonisme entre les mots incompatibilité et dérogation ? Ou chercherait-t-on, ici, à ménager la chèvre et le chou ?
Mais in fine voilà que M. l'Abbé Malu-Malu ne va pas seulement prendre la tête du peloton de la course dès le coup de sifflet, mais l'emportera haut la main. Après les bravos et félicitations de circonstance pour un vote majoritaire, donc démocratique, une question se pose : pour qui roule Monsieur l'Abbé Malu-Malu ? La réponse est simple et d'une clarté cristalline : d'abord, pour lui-même. Se trouvant en réserve de la République depuis 2010, il a su continuer, à partir de Butembo, dans le Nord-Kivu, à tisser ses réseaux et, par moments, à se hisser au-devant de la scène, comme le montre sa présence à Kampala dans le cadre des pourparlers entre le gouvernement de Kinshasa et le mouvement politico-militaire M23, pour ne citer que cet exemple...
Etant, malheureusement, à l'opposé de ces hommes d'église africains qui, après avoir joué la médiation et la facilitation au sortir des conflits, ont su se mettre à la hauteur ou juré qu'on ne leur prendrait plus aux combinaisons politiciennes, M. l'Abbé Malu-Malu a préféré retourner sur les « lieux du crime, sans état d'âme ni scrupules » alors qu'un haut fonctionnaire de l'Etat aurait martelé la normalisation administrative et l' a-politisation de cette institution pour les élections de 2016.
Ce tour de passe-passe n'avait pas besoin d'avoir lieu sous les Tropiques congolaises - ce qui remet en mémoire « une saison au Congo » de Frantz Fanon.
Il appartiendra à l'histoire de juger les acteurs de ce comeback ubuesque...
Guy K.