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Dire que la « Cour constitutionnelle a décidé » – tout en chantant, à voix à peine voilée, la victoire de quelques 240 Députés de la Majorité présidentielle et de leurs collègues de l’Oppositiojn -, sans pour autant susciter ine interrogation quant à la légitimité de celui à qui cette Institutition inféondée et caparalisée vient de décreter la perennité au pouvoir, est, à mon avis, « aller vite en besogne! »
Je dis « inféodée et caporalisée" parce que tous ses membres - contrairement à ce qui se passe partout ailleurs, sont désignés et nommés per décret en RD Congo, à ce que je sache, par le Président de la République. En prenant une décision contraire à celle qu'ils viennent de prononcer, n’aurait-il pas signifié « scier l'arbre sur lequel ils sont assis…? Le quotidien congolais, Le Phare du 13.05.16, ne dit pas autre chose lorsqu’il qualifie la « décision de la Cour constitutionnelle de « faux pas » et souligne, tout d’une haleine, le « passé récent douteux et sulfureux de certains de ces juges et le manque d’indépendance à cause de leur mauvaise situation sociale »?
Je m'empresse, aussitôt, d'ajouter - tout en n'étant pas juriste de formation, moins un "constitutionnaliste" - que du point de vue juridique, selon des spécialistes en la matière, le problème ne se pose pas par rapport à l'arrêt de la Cour constitutionnelle. Ce qui, cependant, n’est pas le cas du point de vue politique où, le problème reste, entiérement, posé. A cela s’ajoute, pour citer ici le communiqué de l’UDPS du 14.05.16, la question de savoir si la Cour constitutionnelle a « la compétence et le pouvoir d’octroyer un mandat électif »?
La Ceni n'a eu, de cesse, de proclamer, haut et fort, ne pas disposer des moyens techniques et financiers pour organiser des élections conformément aux dispositions de la Constitution. Ce, au motif que le gouvernment n'ait pas agi en conséquence. Me basant sur l'adage "gouverner, c'est prévoir", il va sans dire que le gouvernement qui avait eu et a eu tout le temps, entre 2011 et 2016, de réunir les moyens financiers en vue de permettre à la Ceni d'organiser des élections dans les délais constitutionnels a trop longtemps traîné les pieds, pour ne pas dire a eu ou a un agenda caché, comme on dit sous les Tropiques congolaises, et n'a pas, sciemment, n'ayons pas peur des mots, agi en conséquence. Le tout, pour permettre à l'actuel Chef de l'Etat dont la Constitution en vigueur dans le pays interdit, après deux mandats, de se représenter, de "glisser" - encore un néologisme dans la lexique politique de la RD Congo. Il en est de même des membres de l'Assemblée nationale dont le mandat de ses membres arrive à expiration à la fin de l'année en cours.
C'est dans ce contexte, hautement politique, qu’il s’impose de situer les déclarations de Monsieur Kyungu: "Nous allons considérer cela comme un coup d’Etat. Et nous allons faire appel au peuple pour se ranger derrière toute l’opposition pour combattre ce coup d’Etat". Dans un communiqué publié le vendredi, 13.05.16, les partis d’Opposition reprochent à cette haute juridiction d’avoir soutenu ce qu’ils appellent « un coup d’Etat constitutionnel » et invitent le peuple congolais à descendre dans les rues, le 26 mai prochain, pour exiger que Joseph Kabila quitte ses fonctions à la fin de l’année. En un comme en cent mots, « la classe politique congolaise est en ébullition », pour reprendre ici les mots du quotidien congolais Le Potenitel du 13.05.16, du fait que la Ceni, comme je l‘ai souligné, ci-dessus, laisse le temps coulé, en tardant d‘inviter les électeurs à aller aux urnes, 90 jours avant la fin du mandat de l’actuel Chef de l’Etat.
Paris a demandé le jeudi, 11.05.16, au gouvernement de Kinshasa de faire montre de « bonne foi » et d’organiser les élections dans les délais constitutionnels. Washington, campant sur sa position, maintes fois exprimée, serait prêt, selon l’Ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, cité par le site IB Times, à envisager des sanctions au cas où Joseph Kabila resterait au pouvoir au-delà des délais constitutionnels.
En tout et pour tout, après le 16 décembre 2016, qu'on le veuille ou pas, le problème de la légitimité de celui qui est à la tête de notre pays et à qui la Cour constitutionnelle vient de donner le feu vert se posera.
« La Cour constitutionnelle n'est pas au-dessus du peuple congolais… », disais-je. C'est ce que "Les fous du pouvoir », en RD Congo, pour m'approprier ici le titre du livre publié par notre Compatriote Albert Jerry Mayele* (1986), feignent d’oublier pour les besoins de la cause. Il y écrit, en citant Pascal qui écrit dans ses « Pensées », que « les hommes sont nécessairement fous (…) Ce serait fou de croire qu’on n’est pas fou ». Et d’ajouter que … dans chacun de nous sommeille un brin de folie, pire une sorte de volcan éteint, ni le l’est jamais tout à fait, comme disent les vulcanologues … Parmi les éléments qui provoquent le réveil de ce volcan et son éruption en folie, il y a le pouvoir (tout pouvoir) et l’argent qui donne souvent un pouvoir … On est déjà un peu fou sans le pouvoir. Et que devient-on lorsqu’on a le pouvoir? Fou à la deuxième puissance. Et lorsqu’on a un pouvoir absolu? Fou à la troisième puissance. Et là on ne se contrôle plus. Tout pouvoir rend fou, comme on le sait, le pouvoir absolu rend absolument fou ». Jean Ziegler** (1978) ne souligne-t-il pas, toujours selon Albert Jerry Mayele dans son livre cité, que « le pouvoir totalitaire est un allié débile de la raison »? « C’est dans la politique que la folie atteint donc son suprême éclat », conclut notre Compatriote Albert Jerra Mayele.
L'exemple burkinabé fait vrombir la défenestration du « beau Blaise », juste au moment où le Parlement allait ouvrir la voie à son énième mandat, bien que la Constitution du pays des Hommes intègres le lui interdisait, et son exfilttration dans des conditions que l'on connait par l'armée francaise…
En lieu et place d’en tirer la lecon, le pouvoir et la Cour constitutionnelle de la « démocratiquement » République Démocratique font la sourde oreille.
Tant pis pour eux…
Le moment est venu pour le peuple congolais de prendre ses responsabilités et d’agir en conséquence. Le salut et, dans le cas présent, c‘est-à-dire la libération de la dictature et de l’occupation qui prennent, de plus en plus, racine sur le sol de nos Ancêtres ne viendra jamais de l’extérieur…
Iseewanga Indongo-Imbanda
*Albert Jerry Mayele: Les fous du pouvoir. Réflexions sur le pouvoir en France, en Belgique, au Ziare et ailleurs. Editions de l’ASPAC. France 1986, p. 19
** Jean Ziegler: « Main basse sur l’Afrique ». Editions Combats Seuil