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Le 31 décembre 2016, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop) et la majorité dite présidentielle (MP) avaient signé à Kinshasa sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) un accord politique qui doit conduire la RD Congo aux élections avant la fin de l'année 2017 et permettre au peuple congolais de vivre, pour la première fois dans l'histoire présente de son pays, une alternance démocratique et pacifique à la tête de l'Etat.
Les discussions sur l'arrangement spécial de cet accord sont dans l'impasse et continuent à l'être, comme il ressort de la rencontre de la reprise des discussions au Centre interdiocésain d'hier, jeudi, 16.03.2017. Alors que Joseph Kabila dont le mandat constitutionnel était arrivé à expiration le 20 décembre dernier continue à « trôner », sans légitimité, sur le pays, la nomination du Premier ministre - issu des rangs du Rassemblement de l'opposition et qui doit être nommé, selon les dispositions de cet accord, par le Président de la République pour former le gouvernement dont la mission est de mener les Congolais(ses) aux élections -, continue à diviser les parties prenantes. Pour la MP, le Rassemblement de l'opposition doit présenter au Président de la République trois noms des candidats Premierministres pour lui permettre de faire, de fixer son choix. Le Rassemblement de l'opposition, de son côté, se réfère à l'accord du 31 décembre et tient à ne proposer qu'un seul nom.
L'argumentaire avancé par nos compatriotes de la MP ne tient pas la route. Ils évoquent « les pouvoirs discrétionnnaires » du Chef de l'Etat en la matière. Oublient-ils, ceux d'en face, que notre pays est régi actuellement par un régime spécial qui prend appui sur l'accord du 31 décembre 2016, accord sur lequel, on ne le dira jamais assez, le maintien en fonctions, au-delà du 20 décembre 2016, de M. Kabila se fonde? Il en est de même de toutes les institutions électives de la RD Congo, en ce comprise la Présidence de la République, qui, comme l'a souligné le Président du Sénat, M. Léon Kengo wa Dodo, dans son disours d'ouverture de la session du mois de mars de la structure dont il assure la coiffure, « sont hors-mandat ».
Au moment de la suspension des travaux, le 28 janvier 2017, deux points de divergence divisaient les parties prenantes, à savoir le mode de désignation du futur Premer ministre et le rôle de la CENCO après la signature de l'engagement particulier. A la reprise des discussions, hier, au Centre interdiocésain, 3 autres points viennent de s'ajouter à ceux, ci.dessus, énumérés: la répartition des postes ministériels entre les composantes, le chronogramme de l'application de l'accord et la question en rapport avec la succesion de M. Etienne Tshisekedi à la tête du Conseil national de suivi de l'accord. Sans chercher à préjuger de la sortie de la crise, il y a lieu de poser la question de savoir si l'on ne venait pas d'ouvrir la boite de Pandorre. Connaissant la propension désormais légendaire des politiques congolais à « jouer aux prolongements » dans le cadre de leurs négociations, point n'est besoin d'être grand clerc ès choses prédiction pour dire que la CENCO a du pain sur la planche.
On l'a souvent dit et évoqué ces derniers temps, et j'hésite à le répéter, mais il faut bien nous représenter, nous rendre à l'évidence que notre pays n'en finit pas, depuis les élections de 2011, abstraction faite ici de celles de 2006, de se débattre dans un cycle de crises, à répétition, dont on entrevoit difficilement l'issue. A cette équation s'ajoute la flambée de violences à travers le pays. J'en cite, à titre exemplatif: les événements de ces derniers mois dans le grand Kasai, événements qui ont fait depuis août 2016 plus de 400 tués et affecté 100.000 personnes, l'enlèvement des deux experts de l'ONU près de Tshimbulu, à près de 120 kilomètres de Kananga, et de leurs accompagnateurs congolais, le cas des adeptes de Nsemi Ne Muanda dans la province du Congo-Central et à Kinshasa, les tueries à Beni et Butembo et les Mai-Mai Nyatura dans le Nord-Kivu. Et la liste peut se prolonger à l'envi...
Sans chercher ici à susciter une discussion politico-politicienne, moins à verser dans un bavardage sans fin, il sied de faire remarquer que le problème qui se pose, avec acuité, à notre pays tant meurtri est celui de savoir s'il existe, au niveau actuel de l'évolution de la situation, un sentiment national suffisamment ancré qui permetttrait, après le départ prochain et sûr de M. Joseph Kabila, de galvaniser les différentes fractions autour d'un projet de construction d'un Etat-nation moderne... Pays multiethnique – multinational, diraient d'aucuns -, la RD Congo - au vu de ce qui se passe actuellement au Katanga, au Kasai, dans le Kongo-Central, au Nord-Kivu et à Kinshasa, pour ne citer que ces exemples -, ne s'enliserait-elle pas dans une gangrène de terreur et dans une guerre civile de type somalien?
Il y a aussi la démission qui habite les hommes politiques congolais, démission qui les dispense de prendre leurs responsabilités, les exonère d'exercer, comme cela se doit, leur fonction primaire, celle pour laquelle certains d'entre eux avaient été élus: changer le monde ou, à tout le moins, tenter de le faire en imprimant leur marque aux événements. Il est compréhensible que cela puisse sembler surhumain à certains, mais alors, qui les force à faire la politique?
Le plus étonnant dans cette démission des politiques congolais, c'est qu'ils n'ont même pas l'excuse de l'ignorance. Ils voient se coaguler, s'articuler, se mettre en place, en direct, les éléments d'un drame national d'une ampleur inégalée, et ils ne font rien.
C'est dire que face au malaise social grandissant dont l'actualité témoigne chaque jour davantage, la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, à révélé son incapacité de transcender des conflits d'ordre individuel, de définir la riposte à apporter à la situation créée par la crise générale de la société et, surtout, de prendre en compte, dans ses projets et démarches, les aspirations profondes et les intérêts majeurs de la population.
Chemin faisant, force m'est de reconnaître que la RD Congo, ce grand pays au coeur de l'Afrique, à l'heure présente, se meurt à petit feu du fait de ceux qui nous gouvernent par défi et mépris et tentent de survivre en combinant méthodes répressives et promesses de timides réformes. Elle est, actuellement, sécouée, d'un côté, par l'espoir d'un renouveau et, de l'autre, par le sentiment d'un désespoir toujours grandissant à la suite de la déliquescence de l'Etat qui, à son tour, a provoqué le délabrement global de la société.
La RD Congo est semblable à un bateau en danger de naufrage et au bord duquel chacun lutte pour sa survie – les occupants de l'« échiquier d'aisance » pour la survie de leur caste politique, la majorité paupérisée de la population pour sa survie tout court.
Ceci étant, il nous faut une transition pacifique, laquelle, à son tour, débouchera, avec sûreté, sur une démocratie pluraliste. La démocratie ne constitue pas un état. Elle est plutôt un processus qui doit être concu de facon, plus ou moins, extensive et à l'issue duquel seront créés des institutions à travers lesquelles l'art de se gouverner par soi-même trouve son expression la plus totale. Une manière d'affirmer qu'il n'y a pas d'alternance à la démocratie et la cause vaut qu'on se batte vraiment pour elle.
Du coup, pour être posé avec un minimum de pertinence, le problème de démocratisation de la RD Congo doit dépasser la seule et essentielle question de chasser Kabila du pouvoir. Et ce, en dépit du caractère primordial de cette nécessité par rapport à tout déblocage de la situation actuelle en RD Congo. Il doit comporter, en sus, une stratégie capable de canaliser la protestation populaire et de mettre fin au primat des relations de parentèle sur les autres comme aussi d'éliminer la créativité destructrice sur laquelle aucune réforme de fond, suscitée du dedans ou imposée de l'extérieur, ne peut indéfiniment faire l'impasse, sous peine d'échec, comme toutes celles qui ont été tentées jusqu'alors. Le processus du passage de la dictature à la démocratie et de la non-libeté à la liberté doit nécessairement englober la transformation des rapports du pouvoir interne, dans le sens d'un allègement du poids des institutions autoritaires sur la société.
Il s'impose à la classe politique congolaise d'abandonner les querelles politiciennes qui trouvent de moins en moins d'écho au sein de l'opinion, pour se lancer, ensemble et concrètement, à la gestion concertée des problèmes quotidiens des Congolaises et des Congolais.
Un autre défi majeur à relever est celui de la problématique du rassemblement des forces de l'Opposition en un mouvementsocial structuré. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que le pouvoir sera à la portée de la main.
Ce que, simulatanément, l'on doit se garder d'oublier, c'est que l'inertie des structures politiques, économiques, sociales et intellectuelles, c'est-à-dire « l'exercice du pouvoir à l'état brut », a causé, dans notre pays, autant de destructions et de violences que les défaveurs de l'environnement international.
J'ai toujours admiré les hommes et les femmes qui s'engagent, en ces temps de basses eaux idéologiques où la politique est devenue un métier et la réflexion un succédané de la stratégie életorale.
Et voici, au-delà de mon amour, de ma passion pour la RD Congo, ma manière pragmatique d'appréhender les problèmes qui se posent à notre pays à mille lieus des filtres idéologiques ou pseudo-moraux qui sont la marque des temps que nous vivons
Alors que nos coeurs se serrent, nos esprits se révoltent, l'inaction me semble trahison....
Iseewanga Indongo-Imbanda