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Le premier février 2017, s'en est écroulé un baobab de la République Démocratique du Congo que certains appelaient affectivement « Ya Tshitshi ». Un grand commis de la République qui a été de près et de loin associé aux grandes turpitudes de la première à la troisième République.
Bref, 55 ans de vie politique d´un pays avec une part d´ombre propre à toute vie humaine que l´Histoire retiendra et jugera.
Le terme « baobab » convient à plus d´un titre: un arbre auquel on se réfère sans se poser trop des questions, un endroit pour se mettre à l´abri du soleil, un endroit pour chuchoter ou pour palabrer, selon les humeurs et circonstances. Et lorsqu´il n´est plus là, on met en lumière son importance dans l´écosystème, et on lui enlève son étiquette politique, religieuse, ethnique et, peut être, sexuelle. Bref, on fait de lui un icône congolais moderne dont les générations futures y feront référence.
A la fleur de l’âge, les forces motrices et autres s´en allant, une santé fragilisée, le crépuscule ne semblait pas si loin, mais grande a été la surprise d´apprendre sa mort en plein blocage politique et, de facto, ne laissant pas seulement son courant politique orphelin, mais permettant à l´adversaire politique d´enchainer des coups et débauchages qui défragmenteront son groupement politique et alliés. Ce, en créant, à coup des dollars - sortis frauduleusement du Trésor public et, par ci et par là distribués -, de diverses chapelles.
Pour les uns, il restera « l´Homme des rendez-vous manqués » et, pour les autres, « l´Homme de démystification des dictatures ». N´avait-t-il pas nargué « au nez et au vu des tous », de plus en plus, le Président Mobutu, plus particulièrement, en raturant un passage du texte de sa prestation de serment, ès qualités Premier ministre élu de la Conférence nationale souveraine, et, bien plus tard, le régime du Président Joseph Kabila en prêtant serment comme Président de la République, à la grande sueur de ses collaborateurs et partisans présents à la cérémonie d'investiture, en prenant en compte le risque d'être broyé par l'appareil sécuritaire répressif qui sévit dans notre pays tant meurtri?
Le pied de nez de l´histoire sera qu´il tirera sa révérence quelques jours après que la classe politique, dans son ensemble, réunie sous la direction de la Conférence épiscopale du Congo (CENCO), se soit mis d´accord pour lui transmettre « intuitu personae » la présidence du Conseil National de Suivi de l'Accord politique inclusif du 31 décembre 2016, dit accord dela Saint-Sylvestre, un poste taillé sur mesure, pour accompagner le processus électoral jusqu'à son aboutissement via la tenue des élections libres, pacifiques et démocratiques; id est, l'avenant de l'alternance en République Démocratique du Congo.
On était bien loin de s´imaginer, après nous être remis de nos émotions après sa mort, l´immonde chantage ou marchandage qui allait s´installer entre le pouvoir, la famille biologique et son parti politique au tour de son enterrement.
Ça, c´est une autre histoire... - triste et honteuse surtout par rapport aux valeurs bantoues. Paix à son âme...
Guy K.